29 décembre 2008
27 décembre 2008

Comment vous dire…
J’ai vu passer un certain nombre de théières, voire un nombre certain.
On apprend à aimer les belles choses, à distinguer le bon grain de l’ivraie, le travail de l’artiste, le choix d’une terre particulière.
Et puis, il y a l’usage. On est parfois déçu. L’objet était beau mais se révèle médiocre dans sa tâche d’infuseur.
Et puis un jour … c’est la révélation, comme marcher sur quelque chose de dur, se baisser et trouver un diamant.
Cela m’est arrivé sans prévenir, par surprise.
Un coup de fil, puis un autre, une rencontre, un échange et enfin l’opportunité.
La chance de pouvoir acquérir un objet très spécial, miraculeux.
Une théière à l’esthétique parfaite, à la terre parfaite, à la taille parfaite, qui monte violemment et durablement à des températures insensées, change de couleur tout le temps, blanchit à plein, fonce dès qu’elle se vide, crépite, frémit au contact de l’eau bouillante.
Une vraie sorcière qui sonde l’âme du thé, va chercher les moindres secrets des plus grands, fait rendre gorge, tout avouer aux plus simples, détaille tout, avoue tout mais n’est jamais cassante ou brutale.
La théière ultime pour les Pu Er et sans doute pour les autres thés si on lui demande.
Un objet qui parle de générosité entre les personnes, offerte à prix d’ami parce que pour certains la transmission a du sens, parce que pour certains perdre, donner un peu de soi peut être un trésor.
Un tournant dans ma vie de dégustateur.
Merci.
22 décembre 2008
21 décembre 2008
18 décembre 2008

Vous en avez rêvé, je l'ai fait.
Enfin, sur ces colonnes, un banc d'essai comparatif des deux établissements les plus connus de la capitale.
Il se trouve que je les ai visités l'un après l'autre un week-end, il y a peu.
Samedi, j'étais place Monge, table 9 comme d'hab.
Dimanche, tea time aux Grands Augustins.
La M3T propose une déco dans le style industriel londonien du meilleur effet avec des murs de briques et un sol en dur assorti.
La lumière douce très étudiée créé une véritable ambiance surtout lorsque la nuit tombe.
Les boîtes de thés grimpent le long du mur du fond et portent des inscriptions que personne ne comprend à part la patronne. Quelques théières sont suspendues mais rien de bien excitant car les terres épuisées sont planquées dans le cabinet privé de Madame à l'étage. Des livres sur la cuisson des crevettes et d'autres sur l'art de se masturber en pensant au thé sont disponibles près de l'entrée.
L'ambiance est studieuse et souvent silencieuse de peur de représailles, je présume.
Pour entrer, il faut sonner, comme chez Harry Winston. Mais c'est un peu moins cher.
Chez Mariage, la déco est pseudo coloniale. On porte le blanc comme chez le dentiste mais moins bien repassé, lin oblige. Le cheveu est souvent court aussi, mais moins que Place Monge. L'accès aux théières est plus aisé et le choix plus varié. Beaucoup de couleurs pour aller avec la déco de chez soi. Un bon point. Les boîtes sont plus grosses mais courent aussi sur les murs. Ca doit faire asiatique. On comprend les inscriptions mais elles ont souvent été choisies sous l'emprise de substances moins acceptées que le thé. Ici aussi, ça sent bon dans la boutique. Ca ne sent pas le thé mais c'est sympa. Le thé non plus ne sent pas le thé, d'ailleurs.
Il y a aussi un salon de thé pour déguster sur place mais à l'étage, cette fois. Ne vous trompez pas car si vous grimpez direct à l'étage à la M3T, vous risquez de redescendre plus vite que vous êtes montés...
La plus grande différence entre les deux établissements est probablement "le manger". A la M3T, faut venir avec, chez Mariage, il est fourni. Je précise qu'il n'y a pas de micro-ondes à la M3T. Venez donc avec un repas froid. Sardines, saumon fûmé, gigot froid, etc...
Chez Mariage, il y a des gâteaux, bons d'ailleurs et pas donnés. On peut aussi manger salé.
Sinon, pour aborder un sujet qui intéresse tout le monde, côté drague, la M3T, c'est mort. Ca branche pas du tout. Ou alors, j'ai rien compris. Chez Mariage, c'est plus ouvert, me semble-t-il. Par contre faut pas espérer consommer sur place. Rien n'a été prévu à cet effet. Pas de préservatifs aux toilettes, d'ailleurs, il n'y a pas beaucoup de place pour la bagatelle...
Pas trouvé de backroom non plus...
Chez Mariage, y a du bobo, de la vieille et du touriste. Beaucoup de touristes...
Alors, à l'heure du bilan, difficile de se prononcer sur un choix.
L'eau chaude est bien meilleure Place Monge et pas toujours beaucoup plus chère.
Les théières sont plus grosses et décoratives chez Mariage mais deviennent de plus en plus chères avec les années.
Celles de la Place Monge sont plus petites, faciles à ranger et discrètes. Elles n'ont jamais été données. Mais le stock est mal géré. Difficile de trouver le même article en plusieurs exemplaires.
17 décembre 2008


16 décembre 2008

Bon les jeunes .... ?!
Vous êtes là ?
Ok, alors j'vais pas vous la tartiner façon tailleur vénitien.
Du gros, du gras, du lourd.
Des faits !
Voilà, dans le droit fil de mon sentiment du moment, c'est à dire "c'est qui l'patron ?!?", j'ai décidé de tester ma théière à Pu Er en terre soit disant épuisée (c'est moi qui m'épuise à force d'entendre ce couplet) avec .... un Dan Cong.
Allez, zou ! un p'tit Ba Yé 3, autrement dit, du tout bon, 5g, de l'eau chaude optimale ( Brita 8 jours) et roule !
Première infusion, 45", histoire de détendre mémère. Un peu raide, en bouche, pas très révélateur des capacités du thé et un nez décevant.
Round 2: 2'30" Résultat: beurk ! Du jus de métal ! Y a pas à dire, l'effet mémoire des théières, c'est pas du roman. Ah si vous aimez le minéral, ça va être la fête. Pour les autres, circulez...
Acte 2: changement de décor. On vide grand-mère et on transvase dans ma théière à Rocher.
Je me dis que le retour dans la maison des Wulong fera du bien. J'attaque sec avec 3'.
Du bon, du moelleux, du fond et du nez. Bref, ça va nettement mieux. Pourtant, la théière est plus grosse et j'ai même perdu quelques unes des feuilles dans le déménagement de peur d'abîmer le culottage de la première.
A l'heure du bilan. C'est intéressant. D'abord parce que sans vouloir tirer de généralités, l'expérience Dan Cong dans une théière à Pu Er est un échec clair et net. Ensuite, parce que même avec la seconde, ce que je pensais déjà se confirme: on perd trop au nez en fraîcheur en comparaison avec le zhong. Mais bon, aucune n'était culottée pour cette famille de thés.
Par contre, il y a quelques semaines, j'ai eu une belle expérience de dégustation de Dan Cong en théière à la M3T avec une liqueur tout en relief, un nez capiteux et expressif, de la mâche et une très enviable longueur en bouche. Tout cela avec un Ba Yé 4, pourtant plus modeste que le n°3.
Il y a donc matière à creuser et à renouveler les expériences.
02 décembre 2008
Je n'ai pas trouvé mieux pour résumer mon sentiment du moment.
Pour la première fois depuis des années, je n'ai pas d'angoisse, de stress, d'excitation, ou que sais-je encore à l'idée de passer ma commande de fin d'année de thés.
Tout simplement parce que je n'ai pas d'envie ou de besoin particulier.
Je n'ai pas vraiment de trou insupportable dans ma collection de Pu Er, pas de wulong dont je rêve de découvrir les secrets, non rien que de la sérénité. Finalement, la crise tombe la bonne année. On serre tous un peu la vis sans s'en rendre forcément compte et cette année, il n'y aura pas de frustration. Les galettes jeunes ne font pas vraiment rêver comme le faisaient les vieux Cheng. On les achète pour les oublier sur une étagère, la plupart du temps. Dans l'espoir qu'elles deviendront grandes mais pas de raison de rêver. Les nouvelles références en Pu Er anciens sont intouchables alors, non rien à faire que de regarder tout ça avec le détachement d'une vache au bord d'une ligne de chemin de fer.
A l'heure du bilan 2008, je retiendrai simplement un tournant dans ma modeste et courte vie de dégustateur: la généralisation de l'usage du zhong. Je lui préfère la théière 9 fois sur 10, ne sortant les belles terres que deux ou trois fois par mois en moyenne.
Manque de temps, flemme, aspect pratique, précision pour la découverte de nouvelles références (qui ont été nombreuses cette année).
Plus d'avantages que d'inconvénients à mon sens. Et peut-être aussi le sentiment que le zhong me rapproche du thé, débarrasse d'une certaine forme de pollution de l'expérience par l'aura de la terre.
A tout bientôt dans ces pages et ailleurs.
16 novembre 2008

Comme vous ne l'ignorez pas, c'est le chameau qui a deux bosses. Si les enfants vous demandent comment s'en souvenir, dites leur que cha-meau = 2 syllabes et 2 bosses. Clair ?
Bon, revenons au thé. Oui, c'est bien de thé qu'il s'agit et plus précisément de wulong, wu-long, comme le chameau, mais revenons au dromadaire. Si vous dessinez la bosse de l'animal, vous devez partir d'en bas à gauche, oui là... puis remonter selon une courbe délicate, en suivant une pente douce mais haute. Puis, vous arrivez au sommet et redescendez vers la droite dans un mouvement symétrique au début de votre dessin.
J'ai découvert récemment que les wulong infusés assez longtemps perdent l'amertume qu'ils peuvent présenter sur des infusions de durée moyenne. Etonnant, non ?
Faites l'expérience avec plusieurs de vos références, c'est parfois édifiant.
10 novembre 2008

Prologue au plaisir.
On parle souvent de temps du thé, celui de la dégustation ; de l’après thé, tenue en bouche, sommeil léger.
Mais on parle peu de l’avant thé.
De plus en plus pourtant, je pense que la préparation du palais joue un rôle déterminant dans la réussite de la dégustation.
J’ai pensé me faire une petite liste d’aliments qui ruinent une dégustation à venir.
Certains font ressortir les défauts d’un thé, d’autres masquent ses qualités.
Vous avez sans doute déjà élaboré votre liste d’interdits afin de préserver vos dégustations.
Je citerai juste quelques exemples pour que mon propos soit plus clair.
Les Dan Cong bien préparés ne sont pas dramatiquement amers mais il faut être attentif à leur préparation et les rencontrer avec le palais vierge de certains mets qui ont tendance à exciter leur caractère. Evitez les agrumes, la pâte d’amande et le gingembre.
De manière générale, si vous ne pouvez pas espacer le dernier repas et la dégustation de thé d’au moins deux heures, abstenez-vous de dessert.
La dégustation est moins raide après des mets salés que sucrés, lesquels rendent agressifs presque tous les thés.
Dans mes premières années de dégustateur sérieux, j’aimais bien manger japonais (sushi, Chirashi, etc..) avant le Pu Er.
Puis, je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’une erreur.
La sauce soja contient trop de sucre et de sel et masque les saveurs.
La soif est décuplée artificiellement mais la dégustation est trop imprécise.
Préalablement à une dégustation de grande classe, je préconise de manger du pain avec éventuellement un peu de beurre. C’est tout.
Fuyez le pain aux noix, et autres fruits secs. Les olives sont également nuisibles. Tout comme les abricots secs, apporteurs de sucre.
Un très bon pain peut constituer un savoureux repas assez neutre pour préserver toutes les qualités de votre thé.
Evitez toutefois les pains spéciaux comme ceux réalisés à partir de farine de seigle ainsi que les multi céréales trop puissants en goût.
J’ai de bonnes expériences avec le levain naturel. Son acidité éveille les papilles sans trop plomber la bouche.
On peut le faire griller pour agrémenter un peu le repas mais il y a un petit risque de masquer les saveurs pâtissières des Rocher, par exemple.
Pas de risque avec un Pu Er, en revanche.
Pour la boisson, de l’eau, de l’eau et rien que de l’eau. Le vin, c’est la cata, sans parler de l’effet de l’alcool qui abaisse le niveau d’attention.
Dois-je préciser que le café assassine le thé ?
Enfin, déjà évoqués les fruits, bien que légers, font trop de concurrence au thé et sont à fuir avant les wulong et même les Pu Er compte tenu de leur apport en sucre et de leur acidité.
Un peu austère, comme propos, me direz-vous.
Pourtant, si vous vous apprêtez à vous rendre dans votre salon de thé préféré et claquer l’équivalent d’un repas au restaurant pour déguster un thé pendant deux heures, il serait dommage de gâcher la fête, n’est-ce pas ?
08 novembre 2008
J'ignore comment font les personnes qui vivent dans des régions du monde où les saisons se ressemblent. J'ai besoin de ces successions même si l'automne demande beaucoup au moral. Il faut du cran pour supporter de quitter l'été et sa douceur, son plaisir de vivre. La saison suivante est celle d'un long processus de dépouillement. On perd pour mieux retrouver au printemps. On y laisse aussi parfois un peu de son courage. Alors, l'envie réapparaît de créer une ambiance chaleureuse. On recherche les siens, les objets chers, les lainages, les feux de bois et les bougies, tout ce qui peut rappeler la lumière et la chaleur perdues. Même les thés dégustés ne sont pas les mêmes. Les Rocher sont à l'honneur, les saveurs et parfums de fruits sec et les notes pâtissières sont appréciés.
Tié Guan Yin n°4 découvert tardivement grâce à Florence, Shui Xian 5, fidèle compagnon des saisons froides, Da Hong Pao 4 et sa force réconfortante, Mi Lan Xiang 4 qui débarque parmi les familles de Wulong moins estivales que la sienne, Bu jian Tian et son grain poudré qui évoque la cacao sans faire l'impasse sur des notes fleuries.
Sans parler des Pu Er qui s'invitent dès que la pluie entre en scène.
Il nous faut cette richesse, ces parfums capiteux pour affronter l'hiver prochain, traverser la longue nuit de l'année et gagner une nouvelle fois la lumière du jour.
03 novembre 2008

Ba Xian 2 de Taiwan
Lorsque l'on décide pour la première fois de déguster sérieusement un wulong, l'initiateur pose souvent la même question: dans notre référentiel, gustatif, que va-t-on rechercher: le fruit frais, sec, la fleur ou le miel ?
C'est réducteur mais souvent précieux pour borner un sujet si vaste et étourdissant pour un néophyte.
Peut-être avez-vous aussi répondu à cette question, peut-être avez-vous en tête une réponse évidente qui signe votre ou vos penchants.
Lorsque l'on m'a posé cette question pour la première fois, il y a 8 ans, j'ai dû répondre le fruit sec ou frais, peut-être la fleur mais pas le miel. Ce n'est pas que je n'apprécie ce mets en général, mais je suis un peu gêné par tant de rondeur qui confine parfois à l'ennui. J'entends le chant des abeilles me bercer et je crois perdre toute énergie, vivacité. Et puis, ce monde me semble moins vaste que l'univers des fruits ou celui des fleurs.
Cette distance est restée avec le temps et ce n'est que rarement qu'il m'arrive de fréquenter ces rivages du thé, souvent par le "fruit" du hasard.
Comme samedi dernier par exemple, lorsque, accompagnant l'un d'entre vous, au terme d'un épique et endiablé shopping Place Monge, j'ai eu l'occasion de recevoir 5g de Ba Xian 2 de Taiwan.
Quelques jours ont passé et j'ai pu, au calme, aborder cette référence studieusement. Les feuilles sèches et chauffées annoncèrent d'emblée la couleur: bienvenue dans l'univers du miel, de l'hiver, de la montagne et des forêts de pins. Dès les premières effluves, j'eus l'impression d'être transporté dans un refuge de montagne et sentis que l'on ne me proposerait pas de conclure de sitôt...
En même temps, le parfum complexe et racé avec une belle ligne d'acidité ne m'emmenait pas si loin de celui de certains Rocher, comme le Shui Xian 5, par exemple.
Les feuilles rincées ont confirmé la dominante de miel plutôt sombre avec une belle profondeur.
Les infusions ont donné du spectacle au nez avec une intéressante évolution des parfums au fil des passages avec bien sûr une trajectoire allant du miel au résineux à quelque chose de plus floral, transparent, aérien qui n'était pas pour me déplaire. La bouche a été stimulée de manière parfois un peu anarchique avec des tanins pas toujours bien lissés et une ampleur perfectible. A ce titre, je pense qu'en zhong, 4g auraient suffi. En revanche, la persistance en bouche peut être qualifiée de phénoménale. Une heure plus tard, j'ai l'impression que l'on m'a tatoué le nom de ce thé au palais...
Vous l'aurez compris, ce n'est pas mon monde mais je dois concéder que ce thé a de l'expression, de la personnalité et plaira certainement à tous ceux qui rêvent la nuit de pénétrer dans l' "Hundred Acre Wood"...
02 novembre 2008
Monstres sacrés volume 1
Il faut savoir réserver un temps hors du temps à de telles références, leur consacrer un espace de calme et de concentration pour les honorer comme elles le méritent.
12 octobre 2008
20 septembre 2008

Il y eut des moments difficiles au pays des collectionneurs de pu Er.
Des temps durant lesquels, certains devaient user de mille ruses pour financer leur passion.
J'en ai même connus qui ont dû faire commerce de leur corps pour s'offrir les précieuses galettes.
D'autres ont dû sacrifier certains de leurs organes pour parvenir à leurs fins. On les appelait les Eunuques du Mao Cha.
Un jour, j'ai même croisé un borgne à la M3T...
Ce temps est révolu. On a eu chaud !
J'en étais même arrivé à me demander quel était le doigt dont j'aurais pu me passer pour lever la tasse et la brochure d'une clinique de Floride traîne toujours dans ma chambre. Je demande publiquement pardon à la famille américaine qui m'a accordé sa confiance et son espoir...
C'est fini !
Basta!
On va pouvoir s'éclater à mort avec les tarifs 2008.
La matière première a vu son prix fondre mais pas la qualité.
Et la M3T répercute les baisses pour le plus grand bonheur de ses fidèles.
La carte s'est enrichie ces derniers jours de 7 galettes de 200g, d'une briquette de 65g et de trois vracs. J'oublie peut-être quelques références mais vous pourrez faire vos recherches par vous mêmes.
Les galettes d'abord, toutes issues de théiers séculaires. La maison semble résolument décidée à monter en exigences chaque année. Probablement pour se démarquer toujours plus des thés disponibles sur le Net.
Voici la liste des galettes millésime 2008 fraîchement arrivées:
Yi Wu 52€
You Le 28€
Men Song 28€
Pa Sha 24€ (également disponible en briquette de 65g avec étui de voyage à 8,50€. Le Pu Er frais des voyageurs)
Nan Nuo 33€
Meng Ku 24€
Si Yuan 27€
Notez que pour ce dernier thé, il ne s'agit pas d'un terroir mais d'un blend réalisé à partir d'autres terroirs. Une recette maison en quelque sorte. Amusant, non ?
Les vracs 28 (1998 13€/100g) et 29 (2000 11€/100g) sont des Shu, le 30 (1993 28€/50g) est un Sheng stocké en milieu sec.
Un choix impressionnant que votre serviteur n'a pu que survoler.
En fait, j'ai dégusté le Yi Wu qui frappe très fort.
Pour être clair, si je mets à part les Pu Er issus de théiers millénaires, cette référence est la meilleure que j'ai pu goûter à ce jour, tous fournisseurs confondus.
Fruits frais, très complexe, étonnament souple et sucré pour un Yi Wu jeune, déjà une véritable gourmandise tout en distinction avec du fond, du vrai et une mâche très élégante. Un tantinet snob, tant il se moque de la durée d'infusion: jamais de raideur, d'amertume, de crispation, un horizon lointain sans ce sentiment si fréquent de se heurter à un mur d'impuissance dès que l'on cesse de regarder le chronomètre.
Il s'agit d'un mélange de deux récoltes du printemps 2008.
Une très belle réussite.
Voilà, c'est tout pour le moment. Excusez le côté publi-reportage mais je voulais vous donner des faits et informer ceux qui ne se déplacent pas facilement Place Monge.
07 septembre 2008
Hommage humide et canaille au grand Serge,
Retour de force pour la dégustation de vieux Pu Er.
Bien longtemps que je n’avais plus le palais à la bagatelle.
Le soir venu, de retour du chantier, j’avais le cœur végétal.
Dans ces conditions, plus de place pour la soupe au Viandox.
Mais avec le temps, passée la saison chaude, les ballades en forêt me manquent de nouveau.
Avec le recul, bien content d’avoir joué l’écureuil dans les épisodes précédents.
Pas demain que je manquerai de noisettes…
En plus, j’ai la pince écossaise et le dosage aérien.
D’autant que le p’tites galettes, pour les toucher, faut d’abord les allonger, sinon c’est froid comme en décembre.
Bien heureux que la chasse au plaisir soit de nouveau ouverte, ça va frétiller tout l’hiver dans les Yi et les Xing, on va faire tinter la porcelaine comme dans les jardins du Zwinger.
Ca donnera peut-être pas l’heure mais on ne sera pas desséché du gosier.
Le principal, c’est que pieds-de-poule ou prince-de-galles, je prenne mon pied et m’rince la dalle !
28 août 2008

The man who has been there...
Les Pu Er de chez Nada que j'ai pu goûter ont des qualités, parfois aussi des défauts (encore que pour leur prix...) mais ils ont tous du fond.
Je n'ai pas l'expérience et la connaissance pour dire s'ils deviendront de grands Pu Er mais cette incertitude plane sur tous les jeunes thés sans distinction de provenance et de prix...
C'est un vrai bon, délicat et increvable Pu Er.
J'ai finalement jeté les feuilles ... pour libérer un zhong, non parce qu'il était mort.
J'ai eu de bonnes expériences avec Yunnan Sourcing mais la carte de Scott est résolument bas de gamme, par choix sans doute.
26 août 2008
On nous bassine que les Chinois avaient déjà bâti une civilisation pendant que nos ancêtres cherchaient encore des glands dans la forêt.
Bon, d'accord...
On nous récite que le thé, le Pu Er, c'est une affaire de Chinois, que l'on évalue l’origine des premiers plants de théiers à l’état sauvage, entre 60 à 70 millions d’années dans le sud-ouest de la Chine. Bon d'accord, d'accord, tout vient de là-bas, c'est entendu.
Mais le thé en Occident, en Asie Mineure, en Afrique hein ?
Les Holandais ont introduit le thé en Europe en 1606 ?
C'est ce que l'on nous a appris mais faut-il le croire...
Le reste du monde aurait-il attendu si longtemps pour découvrir les plaisirs du thé ?
Pas si sûr...
J'ai effectué une petite recherche pour vous et l'art parle souvent davantage que les livres.
Jugez plutôt en observant quelques oeuvres reproduisant la vie des amateurs de Pu Er, oui, j'ai bien dit de Pu Er !

Regardez cet Egyptien de l'Antiquité en train de tasser ses galettes dans sa jarre.
Mais s'il ne fallait en retenir qu'un, un seul, le plus illustre des dégustateurs de Pu Er de toute l'histoire, ce serait celui-ci:
Observez la fureur de Moïse qui, parti en pleine nature avec un groupe d'amis pour déguster un vieux Sheng compressé, se rend compte qu'il a oublier d'emporter de quoi découper sa galette.
Bien d'autres témoignages de l'histoire du thé se cachent dans les musées de nos villes.
Il nous appartient de rétablir la vérité !
A la demande générale, je rajoute une référence incontournable et d'actualité:
Le discobole immortalisé par le sculpteur Myron, cinq siècles avant JC !
Nous sommes ainsi renseignés sur la nature de la première discipline olympique: le lancé de galettes !

24 août 2008
L'age de raison.
On nous avait dit qu'il faudrait être patient, que l'on ne profiterait peut-être pas du fruit de nos efforts, que nous pourrions bien investir pour les générations futures, qu'acheter des Pu Er jeunes et les stocker, c'était mourir un peu puisque, accepter la course du temps.
Les plus braves ont tenu bon, ont dépensé, immobilisé des sommes non négligeables, encombré leur logis pariant sur le thé, pariant sur le temps.
Alors ils s'étaient donnés rendez-vous avec l'histoire, parfois effrayés par le message que ce pari fou représentait.
J'ai fait partie de ces fous heureux et je n'attendais pas de récompense pour mes efforts dans cette vie ou dans une autre.
Et puis, l'espoir est né peu à peu à force de goûter et regoûter l'œil aux aguets, tous les sens en éveil dans l'espoir d'un signe du temps. L'espoir de signes du temps, de maturation de thés, l'espoir d'un rendez-vous plus proche que promis.

Aujourd'hui, j'ai assez de recul et de tests derrière moi pour fêter la victoire, brandir la tasse et clamer que nous avons bien fait, que le temps n'est pas figé et tend déjà la main aux fidèles.
Tenez, cette galette 31 M3T qui a fait grincer bien des dents. Cette galette que certains voulaient brûler sur l'autel du stockage sec, que d'autres savouraient presque en cachette et avec honte. Et bien cette galette est passée de l'autre côté, du côté des vrais et bons Pu Er avec sa robe fauve, sa transparence, son velours et des saveurs de fruits secs et de vieux parchemins. Ce thé maudit sera vengé et maudira à son tour les incrédules.
Parce que ce thé aujourd'hui, je vous le dis, ce thé il y a encore peu si vert, poissonneux et ingrat, ce thé maintenant est magnifique et vient, chez moi en tous cas de refermer la porte de la honte et du doute. Il est entré dans une phase de maturité. Alors, je vous entends déjà rire de ce dégustateur naïf qui nierait le rôle du stockage humide et voudrait accélérer le temps pour se faire plaisir, pour se rassurer.
Je tiendrai bon. Si le temps n'a certes pas achevé son oeuvre, il est au travail et rend déjà des comptes qu'il est bon de boire ici et maintenant.
Puissent les autres thés suivre cette voie et nous ravir avant que n'ayons oublié de nous faire plaisir.
17 août 2008

Ok, j'ai une confession à vous faire: je ne suis pas cool.
Pas du tout même. Pourtant, j'ai essayé, j'écoute même Led Zeppelin et Cesaria Evora.
Mais rien à y faire, dès que je porte un T-shirt avec un slogan, j'ai l'air déguisé et je ne supporte pas l'imprécision et le non respect des règles.
Alors quand je croise des gens cools, c'est amusant.
Pas hostile mais amusant.
Tenez, Michel, par exemple. Il est adorable ce type.
Je ne le connais pas beaucoup mais je le trouve cool. Il doit l'être.
L'autre jour, il m'envoie du thé pour que je goûte des trucs.
Alors, c'est du Michel, quoi... Ca part dans tous les sens.
Y a des sachets avec des mots griffonnés, une lettre qui a l'air codée par les services secrets de Sa Majesté. Et le tout ressemble à une prise des stup.
Alors, je goûte ses échantillons de Pu Er.
Il y a des trucs vraiment bien. D'autres moins.
Et puis, je comprends que mon interlocuteur ne recherche pas forcément les mêmes sensations dans le Pu Er.
Certains thés qu'il trouve super me donnent l'impression de sucer un caillou tellement ils sont raides.
Je me retrouve davantage dans d'autres échantillons, comme ce 12 Gentlemen 2006 Yi Wu, formidable.
Alors, je me dis que l’on n’a pas appris le Pu Er de la même façon.
Il trouve que les Sheng de la M3T ont un petit goût de stockage humide, voire de Shu.
Moi, je trouve que les Sheng qui ne viennent pas de ma M3T sont presque toujours secs, sans fond et manquent de fruit et de complexité.
Alors qui a raison ?
Personne, sans doute, ou tout le monde.
Mais, c'est bien de pouvoir partager, s'énerver de ne pas être compris, être différent, aimer des choses différentes et peut-être surtout faire des connaissances grâce au thé.
Tiens, je suis peut-être en train de devenir cool, moi aussi...
10 août 2008

La pratique du Gong Fu Cha demande du temps et de la disponibilité.
Je compte le temps que la vie me laisse chaque jour comme les grains de sable fin qui coulent en jets continus entre les doigts écartés.
La disponibilité de l'esprit bien davantage que du corps se paie en or.
Le torrent du temps qui s'enfuie sans pitié emporte tout sur son passage.
J'ai besoin de moi et des autres dans ce chaos incontrôlable.
Arrêter les images, les rendre belles et savoureuses, montrer le dos au vent qui mugit.
Goûter le meilleur du thé même rarement mais pleinement quitte à oublier les justes bons, les justes justes.
J'ai eu le temps du quotidien du thé et ne le regrette pas.
J'ai soif aujourd'hui d'îlots temporels, de concentration totale.
Je ne veux plus vivre avec le thé mais faire naître des moments privilégiés qui lui seront offerts pleinement.
30 juillet 2008

J'ai essayé de prendre mon temps, de veiller au respect des étapes nécessaires à la mise en oeuvre réussie d'un Gong Fu Cha exemplaire, allant jusqu'à étudier la danse des volutes de vapeur au-dessus de la théière (ça, c'est pour les jeunes qui Gongfuchent d'une main).
Je ne vous cache pas que j'ai abordé cette cession avec inquiétude car avec l'arrivée des Pu Er jeunes, il y a 2 ans, j'ai peu à peu perdu mon "Mojo" avec les anciens.
Seules quelques piqûres de rappel salutaires prodiguées à la maison des Trois Thés ces derniers mois sur des références TRES chères (notamment le vrac n°27) ont sauvé mes sensations d'un sommeil profond.
Je dois vous confier avec embarras que le résultat de ma dégustation m'a partiellement convaincu. Les premières infusions m'ont paru manquer un peu de pureté, puis les choses se sont améliorées à partir de la 4ème. C'est un joli thé mais finalement assez moyen sur certains critères comme la précision, la transparence et même la longueur en bouche.
Il me semble que certains crus récents et haut de gamme iront nettement plus loin lorsqu'ils auront revêtu dans quelques années leur costume de Pu Er.
L'avenir parlera.
Aujourd'hui, si c'était à refaire, compte tenu de ma modeste expérience et des prix actuels, je ne ferais plus l'effort de constituer une cave à vieux Pu Er, considérant la concurrence des jeunes et de leur potentiel.
L'ignorance avait du bon.
Jour 2:
Je reprends la dégustation de la veille laissée après 6 passages.
C'est mieux, bien mieux.
L'infusion est claire, presque limpide, juteuse, dense en parfum, longue et sur la noix fraîche.
Je suis en terrain ami.
Faut-il user les feuilles pour qu'elles aillent à l'essentiel ?
C'est un peu comme un axe sur lequel ont devrait chercher à optimiser le couple pureté / usure des feuilles.
Je ne suis pas certain d'être bien clair.
Je reprends: plus le thé atteindra rapidement la pureté et la précision plus on pourra dire qu'il est de qualité.
Les autres, ceux qui ne pourront atteindre la transparence que tardivement seront usés et la rencontre entre les deux critères impossible.
La rencontre sera manquée.
27 juillet 2008
29 juin 2008
05 mars 2008

26 février 2008

Impossible d’allumer le poste sans entendre quelqu’un pleurnicher sur la hausse des prix, notamment alimentaires et notamment dans la grande distribution.
La chasse aux coupables est ouverte : certains accusent les distributeurs, l’opacité du calcul des coûts et de la fixation des prix en fin de chaîne ; pour d’autres, l’émergence de nouveaux marchés créé une telle demande qu’il est impossible de contrôler les prix.
La faute aux Chinois et aux Indiens qui veulent se nourrir à l’occidentale et consomment des céréales et des produits laitiers.
Alors ?
L’opacité des prix, des circuits de distribution, l’ouverture à l’Est du marché, la concurrence de consommateurs asiatiques ?
Le thé bien entendu !
Il aurait fallu interroger le marché du thé pour prévoir la suite.
Nous avions un ou deux ans d’avance sur cette discussion, bien avant le pétrole, l’acier, le lait et le blé. En tous cas, bien avant que cela devienne le sujet de conversation préféré des Français.
Aujourd’hui, dans notre petit domaine d’intérêt, les informations commencent à filtrer sur l’origine des produits, une concurrence s’organise et bientôt verrons-nous peut-être de grands opérateurs chinois du monde du thé débarquer chez nous et nous vendre en direct leurs produits, pourquoi pas ouvrir boutique.
Probablement de l’entrée de gamme, de l’industriel assumé, mais peut-être aussi des produits de qualité plus ambitieux qui stimuleront la concurrence et inviteront peut-être nos revendeurs actuels à ajuster leur marge au marché nouveau.
Un avenir peut-être pas si sombre, donc…
25 février 2008

Comme un moment au coin du feu.
J'ai reçu de Christophe, il y a deux jours, un échantillon de Mi Lan Xiang 4 de la Maison des Trois Thés. Dans cette famille, je suis familier des 1, le 3 et le 5 qui sont des Dan Cong frais.
Le numéro 4 est un Dan Cong vieilli. Je crois qu'il date de 1991 même si cet élément reste à vérifier.
Les feuilles sèches chauffées annoncent clairement que l'on doit être prêt à changer du registre habituel. Ceux qui attendent l'explosion de parfums de fruits frais exotiques en seront pour leurs frais. La tonalité est clairement axée sur le fruit cuit, compoté, voire, la pâte de fruit avec pour orientation la poire, le coing selon moi mais, vous le savez, tout cela est très dépendant du parcours du dégustateur.
Les feuilles réhydratées, confirment cette ambiance.
Les deux premières infusions sont un peu raides et trop corsées pour moi. Les notes de torréfaction me dérangent même si tout cela est bien fondu et sans vulgarité comme à l'accoutumée chez ce fournisseur. Je pense que 5g en zhong est un dosage un peu généreux pour le début de la dégustation. En revanche, la suite est très satisfaisante.
Les infusions se succèdent et mettent en valeur une liqueur qui évoque les meilleurs vins moelleux de Loire. J’ai immédiatement vu revenir en surface des souvenirs de ce merveilleux Haut Lieu, première Trie 1990 de chez Huet.
Ce thé n'est pas, selon moi, un thé de nez. Le démarrage est un peu raide, comme je l'évoquais et la suite bien que plaisante et complexe ne peut rivaliser avec les magnifiques sensations de bouche qu'il procure.
Tout ce dont on peut rêver d'un Wulong de classe est présent: mâche, texture fine, longueur, raffinement des saveurs, complexité et le sentiment de siroter un vieux vin blanc de prestige. Une autre évocation en cours de dégustation: un dessert inoubliable chez Gill à Rouen: un pain perdu aux fruits rôtis au beurre.
Un très beau thé, idéal pour deviser en fin de soirée.
http://www.huet-echansonne.com/Accueil/index.html
http://www.gill.fr/
20 février 2008

16 février 2008
11 février 2008

09 février 2008
07 février 2008
Je profite d'un moment de temps libre pour vous présenter mes nouvelles acquisitions. Ce n'est pas un exemple à donner aux jeunes mais j'ai craqué sur ces quatre beautés et me range définitivement dans la catégorie des acheteurs compulsifs.
Vous apprécierez l'élégance des formes et matières que j'espère avoir restituée avec un minimum de perte.

La plus petite fait partie d'une série de taïwanaises que vous connaissez bien.
Je la destine aux Pu Er.
La petite chocolat aux élégantes proportions est en terre épuisée et offre un "grain de peau" assez proche de la théière disponible à la dégustation à la M3T. Je l'ai testée ces derniers jours avec une galette n°8 de 1985. Le résultat est très transparent, pur et pourtant avec beaucoup de souplesse et de moelleux.
La troisième présente des parois très fines et met particulièrement bien en valeur les wulong faiblement torréfiés, restituant toute leur fraicheur et leur fruité. Ses formes et son couvercle me rappellent un peu l'art déco.
Enfin, la dernière, merveille parmi les merveilles sera consacrée aux Rocher, ses proportions, sa finition, sa couleur chaude et profonde ainsi que son grain si fin concourent à en faire une très grande théière. J'ajoute que son poids impressionnant est au-delà de tout ce que j'ai connu pour un tel volume.
Bon, maintenant j'ai un aveu à vous faire:
Je n'ai pas gagné au Loto le mois dernier...
J'ai beau rêver que ces merveilles m'appartiennent, il n'en est rien.
Disons que l'excellent Antonio et moi-même inaugurons un nouveau concept de garderie pour théières de prestige. Pendant qu'il est en déplacement, j'assure l'entretien et la bonne forme de sa progéniture.
Je voulais juste vous faire profiter de quelques clichés de ces théières qui ne sont pas souvent exposées et en tous cas pas sur le Net.
03 février 2008

Pour autant, il serait malhonnête de vouloir occulter cette part de plaisir dans la pratique du Gong Fu Cha.
Une fois assumé cet aspect de notre passion, il me semble qu'il faille mériter de tels objets tout de même rares et onéreux. Il convient de ne pas les dévier de leur finalité: le thé.
Alors, utilisez vos théières ou vendez-les, libérez-les !
Car vous ne méritez pas de tels trésors si vous les détournez de leur mission.
