22 avril 2007


A la recherche d'un sentiment estival propre à célebrer l'arrivée des beaux jours, je me lance dans l'exploration d'une famille de thés vantée pour sa richesse et sa délicatesse: les Dan Cong.

Les premiers à passer ma porte sont les Mi Lan Xiang 3 et 5. Dans les deux cas, nous avons à faire à de très beaux thés. Le premier bien que plus simple offre sa vivacité, son opulence, une spontanéité sur des notes de mangue fraîche. Un délice !



Le second, en grand seigneur, présente une très louable complexité, une variété de parfums de fruits frais d'été: mangue toujours mais aussi pêche et peut-être aussi un soupçon de sirop maison de fraises, comme un appel à de lointains souvenirs d'enfance.

16 avril 2007


J’ignore ce qu’il en est pour vous mais l’arrivée des chaleurs de l’été rogne mon élan de dégustateur. J’ai tendance à associer le thé aux saisons les plus fraîches ou au moins les plus tempérées. Par ailleurs, les conditions occidentales de dégustation en milieu sec et frais sont très différentes de celles rencontrées en Chine. Il est probable que l’approche s’en trouve modifiée et que les dégustations soient très différentes. Dès lors, notre perception de tel ou tel cru est certainement influencée par notre environnement un peu à la façon dont notre perception musicale est dépendante de l’acoustique du local d’écoute.
J’ai personnellement noté des différences entre les dégustations d’un même thé à des époques différentes de l’année. Une certaine chaleur humide mais sans excès me semble booster les sensations lors de la dégustation mais perturber la concentration du fait de la montée en température du corps.
Les conditions idéales me semblent pouvoir être approchées avec une combinaison de douceur et d’humidité comme après une pluie de printemps ou de début d’automne.

15 avril 2007


Rien de bien neuf sur Blackteapot.
Juste une soirée de dimanche propice à la dégustation.
La douceur de cette fin de journée assure une température idéale de la pièce. Ni trop chaude, ni trop fraîche. Les parisiens sont encore sur la route du retour des vacances ou de week-end, même le XVème arrondissement est calme et silencieux. Ce qui est rare et précieux. Les souvenirs d'un dîner avalé très tôt, à l'anglaise diraient certains, laissent place à une série de dégustations détendues mais studieuses.
Un vrac n°22 chargé à 4g en Yixing suivi d'un vrac n°23 dosé à 2g en zhong. Il est encore tôt et il n'est pas exclu que d'une main fievreuse, j'approche la jarre contenant des références plus prestigieuses. Qui sait...

11 avril 2007


Magique !
Comme me l'a conseillé Madame TSENG, j'ai pris une seule et unique feuille de la galette 2005 n°45 et l'ai fait infuser 15 minutes. Etonnant: le résultat est plein, riche, homogène, fruité, complet. Une vraie dégustation de grande classe. Mais ce n'est pas tout: j'ai renouvelé l'opération une deuxième, une troisième et une quatrième fois avec bonheur.
Voilà, une feuille, 4 zhong. Alors, toujours cher ?
Essayez...

09 avril 2007

Comparaison de deux Pu Er crus: Xiaguan Tuo Cha jia Ji 2000 Vs Golden Ribbon 2004.
Cahier des charges 2g en zhong.
J'avais envie de tester ces deux références que l'on annonce volontiers comme les deux meilleurs TC d'une maison réputée pour cette forme de Pu Er, le GR étant donné comme supérieur.
J'avais commandé en Chine quelques exemplaires de chaque et n'avais pas encore trouvé le temps de faire des essais.






Les feuilles rincées sont riches en surprises.



Le JJ tire sur le fruit sec brûlé (amandes ?) alors que le GR est plutôt sur des notes de tabac brun froid (sic...) avec une pointe d'acidité et davantage de profondeur. On est loin des Pu Er faciles et flatteurs au nez.










Le GR présente des infusions jaune d'or d'un caractère sombre, lègèrement brûlées, pourvues d'une subtile astringence, sans amertume. L'ensemble est très orchestré, assez complexe, masculin avec des accents de terre brûlée. Cela me rappelle un incendie pendant mon enfance. Il faut espérer que ce nez peu avenant changera avec le temps car la bouche est plaisante et offre quelques promesses.








Le JJ est plus classique, d'aspect d'abord avec ses reflets orangés, sa fraîcheur et sa souplesse sont appréciables. Abricot, raisin sec, un peu de gras en bouche. Un après goût assez tanique avec quelques arrêtes vives sur les côtés de la langue. C'est moins homogène que le GR mais plus facile.




En conclusion, une dégustation correcte qui n'offre pas de réel plaisir à ce stade.


Le temps dira si la réputation de ces thés est méritée mais j'ai fréquenté des références du même âge nettement plus accessibles.

08 avril 2007


J'évoquais il y a peu la possibilité de diversifier les sources d'approvisionnement en thé notamment pour enrichir notre maigre expérience du sujet.
Je n'insisterai pas sur les médiocres crus qui ont pu me parvenir et vous invite à une vigilance de tous les instants. Dans cette foire à la piquette, une arrivée récente m'a agréablement surpris et semblé au dessus de l'ordinaire. Il s'agit d'une petite galette de 125g nommée "King of bang wai Mountain Lancang ancient tree" en provenance de Yunnan Sourcing. A 13US$, ce thé se justifie pleinement. Les feuilles rincées développent une parfum riche en sève, assez tenace, au fûmé élégant. Les petites feuilles d'un vert tendre, à la bordure dentelée et à la pointe rousse s'expriment avec une certaine distinction. Les infusions évoquent la fleur de sel, la douceur et un fruité agréable. Peu tanique ou amer, ce thé offre quelques promesses même si je dois vous confier que sa comparaison directe avec les galettes 36 à 38 de la Maison des Trois Thés s'est révélée cruelle... Son manque de fond et de gras sont particulièrement remarquables au regard de ce qu'offrent les trois galettes de la Place Monge.






Comme un parfum d'infusion lointaine...


Au dégustateur inquiet qui cherche ses repères dans la nouvelle donne des Pu Er jeunes, je conseille l'étude de la galette n°36 1998 qui me semble illustrer idéalement ce que l'on peut attendre d'un thé entre deux âges. A mi chemin entre la jeunesse fruitée des années suivantes et le caractère plus sombre des Pu Er tels que nous en conservons le souvenir en tête, il développe des parfums et des saveurs de fruits d'été, une fraîcheur appréciable ainsi que le caractère ambré et mystérieux de nos références. La qualité du travail permet ici la rencontre d'un thé pur et transparent dont les infusions sont débarrassés de ce voile trouble qui vient souvent encombrer les Pu Er anciens. Pour comprendre ce que j'évoque, concentrez-vous sur les infusions lointaines de vos références. Elles atteignent souvent cette transparence qui fait défaut aux premiers passages.