Sans peur et sans complexe.
Autant que les choses soient claires d'emblée: je ne suis pas fan de Pu Er cuit.
J'ai du mal avec le côté cuir de babouches mal rincé.
J'en achète donc rarement mais c'est avec curiosité et reconnaissance que j'ai parfois l'occasion d'en goûter notamment chez l'Ami Christophe, qui, plus aventureux que moi, en a vu circuler quelques uns. Un jour de l'hiver dernier, j'ai donc été mis en contact avec la galette CNNP 2000 de chez Tea Masters. Je concède qu'après tous les cuits dégueulasses que j'avais essayés auparavant, celui-ci m'a laissé songeur. Pour une fois, cela semblait tenir la route. J'ai donc acheté quelques briques, histoire de ne pas mourir idiot et de laisser sa chance à cette référence peu onéreuse (mois de 19 euros pour 250g). Comme je ne suis pas amateur de sports violents, j'ai dosé sobre: 4g pour une théière taiwanaise de cl (ma ronde).
J'ai rincé deux fois les feuilles (c'est peu ragoûtant, les cuits à sec) et attaqué la dégustation.
Je dois dire que les 3 premières infusions m'ont un peu écoeuré. C'est fruité, plutôt tendance pruneau, miellé, façon miel sombre de chataîgner et un peu salé à la façon du vrac 24 de 1998 de la M3T mais en plus "punchy". J'ai laissé tout ça de côté puis, après quelques heures, je suis revenu pour une série de 5 infusions qui m'ont parues nettement mieux équilibrées. Bon, ça reste du cuit. Faut pas aller chercher le raffinement ou la complexité de nos stars crues. Mais... ce n'est pas mal du tout si l'on accepte la caractère franchement couillu de cette recette.
Je pense que j'opèrerai différemment la prochaine fois, compte tenu de mes préférences: 3g en théière, d'autant que les taiwanaises n'arrondissent pas les angles ou 2g en zhong.
En résumé: du grand ordinaire réussi que d'aucuns choisiront pour une consommation courante.