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09 mars 2009























Monstres sacrés volume 3

Galette 1987 « you shook me all night long » n°10

On peut être raisonnablement sensible à la théine et peiner à trouver le sommeil après une dégustation de bleu-vert, de vert ou de certains jeunes Pu Er.

En général, les vieux sheng sont peu dérangeant, le temps ayant calmé leur fougue, ce qui en fait d’agréables compagnons du soir.

Il en est tout autrement avec la galette n°10.

Qui n’a pas connu la longue nuit suivant une dégustation de cette référence, ne sait pas ce qu’est la solitude.

Thé de méditation nocturne pas excellence, il vous réservera des matins difficiles, jambes de plomb et estomac au garde à vous.

Vous l’aurez compris, il sera judicieux de terminer la dégustation avant la fin de l’après-midi.

D’un point de vue gustatif, ce thé est une splendeur. Beaucoup de rythme, de dynamique, une grande complexité aromatique et une spectaculaire longueur en bouche.
Pas de dureté ni d’âpreté mais il sera inutile de surdoser, le thé étant suffisamment expressif pour s’affirmer pleinement avec 4 ou 5g dans un volume moyen.
Dès les premières infusions, il est là, magnifique, rond, souple, tout en velours mais puissant, avec son nez mentholé et sa bouche végétale si fraîche, pure et transparente.

Un apprentissage préalable des sheng tendus me semble opportun avec par exemple les vracs 1980 et 1985, le Tuo Cha n°8 de 1986 pour pleinement apprécier toute la richesse de la galette de 1987.

Pas mal de fidèles de la place Monge la classent dans le quatuor de tête avec la galette n°13 de 1984, celle de 1985 n°11 et la n°29 de 1982.

Elle est bien entendu sortie de la carte et demeure difficilement trouvable (si vous en avez à vendre, contactez-moi ;o).

Je n’ose pas imaginer le prix de vente si elle devait réapparaître à la carte, si l’on songe au tarif d’une modeste galette n°19, par exemple…


22 février 2009






















Monstres sacrés volume 2

S'il ne devait rester qu'un Pu Er dans ma collection, ce serait certainement la galette n°13 de 1984.

Je l'ai réellement découverte assez tardivement, il y a 3 ans.

J'ai pu en acquérir 2 par chance alors qu'elle sortait de la carte.

Longtemps vantée par l'ami Gilles, elle a mis du temps à se présenter à moi.

Il faut avoir essayé au moins une fois ce velouté, cette mâche onctueuse si souple.

Le caractère est très homogène avec une pointe de verdeur qui pourrait rappeler le carré de 1980 avec davantage de classe, un geste plus noble.

Ce thé est l'expression de l'harmonie, tout est parfaitement orchestré, si bien qu'il est bien difficile de décrire un tel équilibre. La longueur en bouche est exemplaire, sans brutalité, comme le souvenir encore frais d'un baiser tendre.

Tout s'impose au dégustateur qui subit le délice sans pouvoir intervenir, comme une onde de plaisir qui laisse sans volonté ou désir d'agir.

La bouche est fraîche, mentholée, la noix et la chataîgne ne sont pas loin.

La liqueur est expressive, dense mais jamais lourde.
Comme une grande Dame que rien ne saurait perturber.

L'ultime marche avant le royaume des seigneurs ?





27 décembre 2008


Comment vous dire…

J’ai vu passer un certain nombre de théières, voire un nombre certain.
On apprend à aimer les belles choses, à distinguer le bon grain de l’ivraie, le travail de l’artiste, le choix d’une terre particulière.
Et puis, il y a l’usage. On est parfois déçu. L’objet était beau mais se révèle médiocre dans sa tâche d’infuseur.
Et puis un jour … c’est la révélation, comme marcher sur quelque chose de dur, se baisser et trouver un diamant.
Cela m’est arrivé sans prévenir, par surprise.
Un coup de fil, puis un autre, une rencontre, un échange et enfin l’opportunité.
La chance de pouvoir acquérir un objet très spécial, miraculeux.
Une théière à l’esthétique parfaite, à la terre parfaite, à la taille parfaite, qui monte violemment et durablement à des températures insensées, change de couleur tout le temps, blanchit à plein, fonce dès qu’elle se vide, crépite, frémit au contact de l’eau bouillante.
Une vraie sorcière qui sonde l’âme du thé, va chercher les moindres secrets des plus grands, fait rendre gorge, tout avouer aux plus simples, détaille tout, avoue tout mais n’est jamais cassante ou brutale.

La théière ultime pour les Pu Er et sans doute pour les autres thés si on lui demande.

Un objet qui parle de générosité entre les personnes, offerte à prix d’ami parce que pour certains la transmission a du sens, parce que pour certains perdre, donner un peu de soi peut être un trésor.

Un tournant dans ma vie de dégustateur.

Merci.

20 septembre 2008

Pas assez cher, mon fils...

Il y eut des moments difficiles au pays des collectionneurs de pu Er.
Des temps durant lesquels, certains devaient user de mille ruses pour financer leur passion.
J'en ai même connus qui ont dû faire commerce de leur corps pour s'offrir les précieuses galettes.
D'autres ont dû sacrifier certains de leurs organes pour parvenir à leurs fins. On les appelait les Eunuques du Mao Cha.
Un jour, j'ai même croisé un borgne à la M3T...
Ce temps est révolu. On a eu chaud !
J'en étais même arrivé à me demander quel était le doigt dont j'aurais pu me passer pour lever la tasse et la brochure d'une clinique de Floride traîne toujours dans ma chambre. Je demande publiquement pardon à la famille américaine qui m'a accordé sa confiance et son espoir...

C'est fini !
Basta!

On va pouvoir s'éclater à mort avec les tarifs 2008.
La matière première a vu son prix fondre mais pas la qualité.
Et la M3T répercute les baisses pour le plus grand bonheur de ses fidèles.

La carte s'est enrichie ces derniers jours de 7 galettes de 200g, d'une briquette de 65g et de trois vracs. J'oublie peut-être quelques références mais vous pourrez faire vos recherches par vous mêmes.

Les galettes d'abord, toutes issues de théiers séculaires. La maison semble résolument décidée à monter en exigences chaque année. Probablement pour se démarquer toujours plus des thés disponibles sur le Net.

Voici la liste des galettes millésime 2008 fraîchement arrivées:
Yi Wu 52€
You Le 28€
Men Song 28€
Pa Sha 24€ (également disponible en briquette de 65g avec étui de voyage à 8,50€. Le Pu Er frais des voyageurs)
Nan Nuo 33€
Meng Ku 24€
Si Yuan 27€
Notez que pour ce dernier thé, il ne s'agit pas d'un terroir mais d'un blend réalisé à partir d'autres terroirs. Une recette maison en quelque sorte. Amusant, non ?

Les vracs 28 (1998 13€/100g) et 29 (2000 11€/100g) sont des Shu, le 30 (1993 28€/50g) est un Sheng stocké en milieu sec.

Un choix impressionnant que votre serviteur n'a pu que survoler.
En fait, j'ai dégusté le Yi Wu qui frappe très fort.
Pour être clair, si je mets à part les Pu Er issus de théiers millénaires, cette référence est la meilleure que j'ai pu goûter à ce jour, tous fournisseurs confondus.
Fruits frais, très complexe, étonnament souple et sucré pour un Yi Wu jeune, déjà une véritable gourmandise tout en distinction avec du fond, du vrai et une mâche très élégante. Un tantinet snob, tant il se moque de la durée d'infusion: jamais de raideur, d'amertume, de crispation, un horizon lointain sans ce sentiment si fréquent de se heurter à un mur d'impuissance dès que l'on cesse de regarder le chronomètre.
Il s'agit d'un mélange de deux récoltes du printemps 2008.
Une très belle réussite.

Voilà, c'est tout pour le moment. Excusez le côté publi-reportage mais je voulais vous donner des faits et informer ceux qui ne se déplacent pas facilement Place Monge.


07 septembre 2008



Hommage humide et canaille au grand Serge,

Retour de force pour la dégustation de vieux Pu Er.

Bien longtemps que je n’avais plus le palais à la bagatelle.

Le soir venu, de retour du chantier, j’avais le cœur végétal.

Dans ces conditions, plus de place pour la soupe au Viandox.

Mais avec le temps, passée la saison chaude, les ballades en forêt me manquent de nouveau.

Avec le recul, bien content d’avoir joué l’écureuil dans les épisodes précédents.

Pas demain que je manquerai de noisettes…

En plus, j’ai la pince écossaise et le dosage aérien.

D’autant que le p’tites galettes, pour les toucher, faut d’abord les allonger, sinon c’est froid comme en décembre.

Bien heureux que la chasse au plaisir soit de nouveau ouverte, ça va frétiller tout l’hiver dans les Yi et les Xing, on va faire tinter la porcelaine comme dans les jardins du Zwinger.

Ca donnera peut-être pas l’heure mais on ne sera pas desséché du gosier.

Le principal, c’est que pieds-de-poule ou prince-de-galles, je prenne mon pied et m’rince la dalle !

26 août 2008



Un peu d'histoire,



On nous bassine que les Chinois avaient déjà bâti une civilisation pendant que nos ancêtres cherchaient encore des glands dans la forêt.



Bon, d'accord...



On nous récite que le thé, le Pu Er, c'est une affaire de Chinois, que l'on évalue l’origine des premiers plants de théiers à l’état sauvage, entre 60 à 70 millions d’années dans le sud-ouest de la Chine. Bon d'accord, d'accord, tout vient de là-bas, c'est entendu.



Mais le thé en Occident, en Asie Mineure, en Afrique hein ?



Les Holandais ont introduit le thé en Europe en 1606 ?



C'est ce que l'on nous a appris mais faut-il le croire...



Le reste du monde aurait-il attendu si longtemps pour découvrir les plaisirs du thé ?



Pas si sûr...



J'ai effectué une petite recherche pour vous et l'art parle souvent davantage que les livres.



Jugez plutôt en observant quelques oeuvres reproduisant la vie des amateurs de Pu Er, oui, j'ai bien dit de Pu Er !

















Regardez cet Egyptien de l'Antiquité en train de tasser ses galettes dans sa jarre.




Mais s'il ne fallait en retenir qu'un, un seul, le plus illustre des dégustateurs de Pu Er de toute l'histoire, ce serait celui-ci:
















Observez la fureur de Moïse qui, parti en pleine nature avec un groupe d'amis pour déguster un vieux Sheng compressé, se rend compte qu'il a oublier d'emporter de quoi découper sa galette.



Bien d'autres témoignages de l'histoire du thé se cachent dans les musées de nos villes.



Il nous appartient de rétablir la vérité !



A la demande générale, je rajoute une référence incontournable et d'actualité:





Le discobole immortalisé par le sculpteur Myron, cinq siècles avant JC !


Nous sommes ainsi renseignés sur la nature de la première discipline olympique: le lancé de galettes !


24 août 2008



L'age de raison.

On nous avait dit qu'il faudrait être patient, que l'on ne profiterait peut-être pas du fruit de nos efforts, que nous pourrions bien investir pour les générations futures, qu'acheter des Pu Er jeunes et les stocker, c'était mourir un peu puisque, accepter la course du temps.

Les plus braves ont tenu bon, ont dépensé, immobilisé des sommes non négligeables, encombré leur logis pariant sur le thé, pariant sur le temps.

Alors ils s'étaient donnés rendez-vous avec l'histoire, parfois effrayés par le message que ce pari fou représentait.

J'ai fait partie de ces fous heureux et je n'attendais pas de récompense pour mes efforts dans cette vie ou dans une autre.

Et puis, l'espoir est né peu à peu à force de goûter et regoûter l'œil aux aguets, tous les sens en éveil dans l'espoir d'un signe du temps. L'espoir de signes du temps, de maturation de thés, l'espoir d'un rendez-vous plus proche que promis.
.


Aujourd'hui, j'ai assez de recul et de tests derrière moi pour fêter la victoire, brandir la tasse et clamer que nous avons bien fait, que le temps n'est pas figé et tend déjà la main aux fidèles.

Tenez, cette galette 31 M3T qui a fait grincer bien des dents. Cette galette que certains voulaient brûler sur l'autel du stockage sec, que d'autres savouraient presque en cachette et avec honte. Et bien cette galette est passée de l'autre côté, du côté des vrais et bons Pu Er avec sa robe fauve, sa transparence, son velours et des saveurs de fruits secs et de vieux parchemins. Ce thé maudit sera vengé et maudira à son tour les incrédules.

Parce que ce thé aujourd'hui, je vous le dis, ce thé il y a encore peu si vert, poissonneux et ingrat, ce thé maintenant est magnifique et vient, chez moi en tous cas de refermer la porte de la honte et du doute. Il est entré dans une phase de maturité. Alors, je vous entends déjà rire de ce dégustateur naïf qui nierait le rôle du stockage humide et voudrait accélérer le temps pour se faire plaisir, pour se rassurer.

Je tiendrai bon. Si le temps n'a certes pas achevé son oeuvre, il est au travail et rend déjà des comptes qu'il est bon de boire ici et maintenant.

Puissent les autres thés suivre cette voie et nous ravir avant que n'ayons oublié de nous faire plaisir.





(Derniers essais: Yixing 13cl, 3g de galette 1998 n°31, inf de 30" à 5')




17 août 2008



L'Alpha et l'Omega.

Ok, j'ai une confession à vous faire: je ne suis pas cool.
Pas du tout même. Pourtant, j'ai essayé, j'écoute même Led Zeppelin et Cesaria Evora.
Mais rien à y faire, dès que je porte un T-shirt avec un slogan, j'ai l'air déguisé et je ne supporte pas l'imprécision et le non respect des règles.


Par exemple, je suis incapable de préparer une infusion sans compter les secondes dans ma tête.


Pour aggraver mon cas, j'ai épousé la femme la moins cool de l'hémisphère nord avec un sens de l'humour plus sharp qu'une lame japonaise.

Alors quand je croise des gens cools, c'est amusant.
Pas hostile mais amusant.
Tenez, Michel, par exemple. Il est adorable ce type.
Je ne le connais pas beaucoup mais je le trouve cool. Il doit l'être.

L'autre jour, il m'envoie du thé pour que je goûte des trucs.
Alors, c'est du Michel, quoi... Ca part dans tous les sens.
Y a des sachets avec des mots griffonnés, une lettre qui a l'air codée par les services secrets de Sa Majesté. Et le tout ressemble à une prise des stup.

Alors, je goûte ses échantillons de Pu Er.
Il y a des trucs vraiment bien. D'autres moins.

Et puis, je comprends que mon interlocuteur ne recherche pas forcément les mêmes sensations dans le Pu Er.
Certains thés qu'il trouve super me donnent l'impression de sucer un caillou tellement ils sont raides.
Je me retrouve davantage dans d'autres échantillons, comme ce 12 Gentlemen 2006 Yi Wu, formidable.

Alors, je me dis que l’on n’a pas appris le Pu Er de la même façon.
Il trouve que les Sheng de la M3T ont un petit goût de stockage humide, voire de Shu.


Ce qui m'étonne puisque je n'aime pas les Shu.
Moi, je trouve que les Sheng qui ne viennent pas de ma M3T sont presque toujours secs, sans fond et manquent de fruit et de complexité.

Alors qui a raison ?
Personne, sans doute, ou tout le monde.

Mais, c'est bien de pouvoir partager, s'énerver de ne pas être compris, être différent, aimer des choses différentes et peut-être surtout faire des connaissances grâce au thé.

Tiens, je suis peut-être en train de devenir cool, moi aussi...

27 novembre 2007


La jeunesse n’est pas éternelle.

L’année 2006 nous a ouvert les yeux sur la raréfaction des Pu Er anciens et nous a permis de découvrir sinon d’apprécier les jeunes Pu Er que nous ne connaissions pas jusqu’alors.

L’aventure du thé prenait alors un tournant inattendu en nous invitant à ouvrir notre goût à de nouvelles références.

Souvenez-vous qu’il y a encore peu de temps, les galettes n°10, 30 ou 31 vous paraissaient jeunes…

Nous avons tous fait notre deuil de l’état de grâce que nous vivions depuis des années en dégustant des références des années 70 ou 80 au quotidien.

Aujourd’hui, il faut composer avec l’évanescence des millésimes 2005, 2006 et même 2007, savoir apprécier leur fruité, leur délicatesse. Mais comme l’écrivait Christophe :

« Il n'y a rien à faire le Pu-erh c'est quand même meilleur avec 20 ans derrière le collet »

Certes, mais faute de « plan B », il va falloir faire avec et pour toujours.

Mais à peine digérée, cette révolution fait déjà place à une nouvelle : nos jeunes thés mutent après un an ou deux.
Ils se transforment et entrent dans une phase plus ingrate et semblent nous donner rendez-vous dans quelques années pour l’inauguration de leurs arômes camphrés et boisés.

Alors que l’on nous disait que Pu Er était long à évoluer, notamment hors d’Asie, nous sommes cueillis à froid, condamnés à gérer nos stocks avec un soin métronomique.

Regoûtez comme je viens de le faire la briquette Mengku Lao Ban Zhang 2006 de 90 grammes et vous constaterez qu’elle a atteint la deuxième phase de sa continuelle mutation, perdant de sa fraîcheur, de son fruité et commençant à développer une saveurs boisée et médicinale.

Le temps n’a pas de temps à nous céder et poursuit sa route du thé sans se préoccuper de nos envies du moment et de nos attentes.

Mais l’aventure sera passionnante...

31 juillet 2007


Sans peur et sans complexe.

Autant que les choses soient claires d'emblée: je ne suis pas fan de Pu Er cuit.

J'ai du mal avec le côté cuir de babouches mal rincé.

J'en achète donc rarement mais c'est avec curiosité et reconnaissance que j'ai parfois l'occasion d'en goûter notamment chez l'Ami Christophe, qui, plus aventureux que moi, en a vu circuler quelques uns. Un jour de l'hiver dernier, j'ai donc été mis en contact avec la galette CNNP 2000 de chez Tea Masters. Je concède qu'après tous les cuits dégueulasses que j'avais essayés auparavant, celui-ci m'a laissé songeur. Pour une fois, cela semblait tenir la route. J'ai donc acheté quelques briques, histoire de ne pas mourir idiot et de laisser sa chance à cette référence peu onéreuse (mois de 19 euros pour 250g). Comme je ne suis pas amateur de sports violents, j'ai dosé sobre: 4g pour une théière taiwanaise de cl (ma ronde).

J'ai rincé deux fois les feuilles (c'est peu ragoûtant, les cuits à sec) et attaqué la dégustation.

Je dois dire que les 3 premières infusions m'ont un peu écoeuré. C'est fruité, plutôt tendance pruneau, miellé, façon miel sombre de chataîgner et un peu salé à la façon du vrac 24 de 1998 de la M3T mais en plus "punchy". J'ai laissé tout ça de côté puis, après quelques heures, je suis revenu pour une série de 5 infusions qui m'ont parues nettement mieux équilibrées. Bon, ça reste du cuit. Faut pas aller chercher le raffinement ou la complexité de nos stars crues. Mais... ce n'est pas mal du tout si l'on accepte la caractère franchement couillu de cette recette.

Je pense que j'opèrerai différemment la prochaine fois, compte tenu de mes préférences: 3g en théière, d'autant que les taiwanaises n'arrondissent pas les angles ou 2g en zhong.

En résumé: du grand ordinaire réussi que d'aucuns choisiront pour une consommation courante.






28 juillet 2007



Poursuivi !




Ok, pour Vienne, j'avais triché.

J'étais parti avec du thé et même si je n'en ai pas fait beaucoup, le cordon n'était pas tout à fait coupé.

Pour mon départ en Loire-Atlantique, j'ai appliqué un sevrage sévère: pas une goutte de thé !

Le retour n'en est que plus agréable avec notamment l'arrivée d'une grosse commande chez Stéphane "Tea Masters".

Mais, le spectre du thé n'est jamais loin. Il n'y a qu'à regarder la photo ci-dessus prise à La Baule sur le marché.

Rien à faire, on ne peut pas être tranquille un instant !

Courage à ceux qui comme moi sont de retour.

Bonnes vacances aux autres.

27 juin 2007


J'ai goûté ce thé à plusieurs reprises depuis sa livraison.
Hier, j'ai dégusté à nouveau cette référence et considéré qu'elle avait suffisamment reposé chez moi pour pouvoir vous en parler.
C'est l'archétype du Pu Er cuit. C'est sucré, très boisé, iodé, presque salé, persistant mais aussi long en bouche. Un sentiment personnel: à mi-chemin entre la sauce soja et le viandox avec une pointe d'eau de mer et de tourbe. C'est pas mal. Plutôt plaisant sur le coup. Ca tient bien les infusions... plus qu'on ne l'aurait souhaité. Au moins, on est loin des cuits sans personnalité.
Je dédie cette dégustation à tous les amateurs de Pu Er raffinés, à tous ceux qui se privent, économisent pour déguster de belles choses, à tous les esthètes où qu'ils se trouvent.

20 juin 2007

Histoire d'une dégustation exemplaire.

Notre expérience des maisons de thé sérieuses et des aléas du Net nous invitent depuis plusieurs mois à la prudence et à acheter parcimonieusement dans l'espoir de bonnes pioches.
L'annonce de Scott était alléchante. Pur Ban Zhang 2006 et non un vulgaire blend à 10 ou 20%, une grande douceur, des arômes pénétrants, etc...
Notons qu'il s'agit d'un produit relativement cher pour de l'import en "loucedé" sans les frais d'une boutique en ville puisque cette briquette de 90 g coûte 15,50 $.
Passons aux commentaires de dégustation.
"The same procedure as every year, James": 2g/zhong infusions de 30" à 1'.
Dès le rinçage des feuilles, j'ai eu le sentiment que la page était tournée, celle des rince boyaux que l'on déguste en grimaçant et en se disant: "beuark ! y du potentiel, ce sera au top dans 47 ans et 3 mois!". Non, là on est dans un registre qui évoque déjà les mouvements lents des symphonies de Bruckner. Pardon, je divague. C'est fruité (abricot, pêche, papaye, lychee), pure comme du cristal, très complexe, d'une longueur en bouche interminable, l'amertume est presque impalpable mais donne assez de relief à ce thé très orchestré et homogène. Et même si l'on n'a pas le gras d'une galette 45 par exemple, on n’est pas loin en dessous à mon goût. L'un des deux ou trois plus beaux Pu Er jeunes qu'il m'ait été donné de déguster.

13 juin 2007




Maîtriser les éléments est une quête dangereuse et source de déceptions. Pauvres mortels que nous sommes, condamnés à accepter les lois de Dame Nature. Le dégustateur doit se contenter de surveiller les caprices du ciel, en profiter parfois, offrir un bol d'air humide, toutes fenêtres ouvertes à ses précieux Pu Er; s'en protéger en d'autres circonstances, occulter la lumière, fuir la sècheresse et le froid. Mais que penser d'une telle ambition sur une période se mesurant en années... Si facile à relever était le défi sur quelques mois, si périlleuse et inaccessible semble l'épreuve sur une, deux décennies.
Les changements qui accompagneront la vie du dégustateur, les déménagements, les odeurs et autres bouleversements qui émailleront les conditions de stockage des précieuses feuilles seront autant de points d'interrogation à l'ombre desquels il faudra apprendre à évoluer. Alors, mesurons, mesurez le poids du temps qui va s'écouler avant que vos thés ne puissent se révéler à votre palais. Et qui sait... puisse votre patience être récompensée.

27 mai 2007


Je profite de ce dimanche calme et reposant pour descendre à la cave et explorer mon stock de Pu Er en quête de quelque découverte et de bonnes surprises. Au rang de celles-ci, figure ce carré de la CNNP millésime 2004 que j'avais acheté en nombre sans l'avoir goûté pour l'instant.
Je m'attendais à devoir affronter la face nord de l'univers des Pu Er crus et pourtant, un assez bonne surprise m'attendait au détour de cette dégustation. Une infusion jaune d'or, une bouche légère avec juste ce qu'il faut de gras. Une belle complexité, une amertume discrète, un fruité élégant, un nez de noisette grillée, enfin un après goût de noix. Une certaine réserve d'ensemble plutôt rassurante. A attendre sereinement.

15 avril 2007


Rien de bien neuf sur Blackteapot.
Juste une soirée de dimanche propice à la dégustation.
La douceur de cette fin de journée assure une température idéale de la pièce. Ni trop chaude, ni trop fraîche. Les parisiens sont encore sur la route du retour des vacances ou de week-end, même le XVème arrondissement est calme et silencieux. Ce qui est rare et précieux. Les souvenirs d'un dîner avalé très tôt, à l'anglaise diraient certains, laissent place à une série de dégustations détendues mais studieuses.
Un vrac n°22 chargé à 4g en Yixing suivi d'un vrac n°23 dosé à 2g en zhong. Il est encore tôt et il n'est pas exclu que d'une main fievreuse, j'approche la jarre contenant des références plus prestigieuses. Qui sait...

11 avril 2007


Magique !
Comme me l'a conseillé Madame TSENG, j'ai pris une seule et unique feuille de la galette 2005 n°45 et l'ai fait infuser 15 minutes. Etonnant: le résultat est plein, riche, homogène, fruité, complet. Une vraie dégustation de grande classe. Mais ce n'est pas tout: j'ai renouvelé l'opération une deuxième, une troisième et une quatrième fois avec bonheur.
Voilà, une feuille, 4 zhong. Alors, toujours cher ?
Essayez...

09 avril 2007

Comparaison de deux Pu Er crus: Xiaguan Tuo Cha jia Ji 2000 Vs Golden Ribbon 2004.
Cahier des charges 2g en zhong.
J'avais envie de tester ces deux références que l'on annonce volontiers comme les deux meilleurs TC d'une maison réputée pour cette forme de Pu Er, le GR étant donné comme supérieur.
J'avais commandé en Chine quelques exemplaires de chaque et n'avais pas encore trouvé le temps de faire des essais.






Les feuilles rincées sont riches en surprises.



Le JJ tire sur le fruit sec brûlé (amandes ?) alors que le GR est plutôt sur des notes de tabac brun froid (sic...) avec une pointe d'acidité et davantage de profondeur. On est loin des Pu Er faciles et flatteurs au nez.










Le GR présente des infusions jaune d'or d'un caractère sombre, lègèrement brûlées, pourvues d'une subtile astringence, sans amertume. L'ensemble est très orchestré, assez complexe, masculin avec des accents de terre brûlée. Cela me rappelle un incendie pendant mon enfance. Il faut espérer que ce nez peu avenant changera avec le temps car la bouche est plaisante et offre quelques promesses.








Le JJ est plus classique, d'aspect d'abord avec ses reflets orangés, sa fraîcheur et sa souplesse sont appréciables. Abricot, raisin sec, un peu de gras en bouche. Un après goût assez tanique avec quelques arrêtes vives sur les côtés de la langue. C'est moins homogène que le GR mais plus facile.




En conclusion, une dégustation correcte qui n'offre pas de réel plaisir à ce stade.


Le temps dira si la réputation de ces thés est méritée mais j'ai fréquenté des références du même âge nettement plus accessibles.

08 avril 2007


J'évoquais il y a peu la possibilité de diversifier les sources d'approvisionnement en thé notamment pour enrichir notre maigre expérience du sujet.
Je n'insisterai pas sur les médiocres crus qui ont pu me parvenir et vous invite à une vigilance de tous les instants. Dans cette foire à la piquette, une arrivée récente m'a agréablement surpris et semblé au dessus de l'ordinaire. Il s'agit d'une petite galette de 125g nommée "King of bang wai Mountain Lancang ancient tree" en provenance de Yunnan Sourcing. A 13US$, ce thé se justifie pleinement. Les feuilles rincées développent une parfum riche en sève, assez tenace, au fûmé élégant. Les petites feuilles d'un vert tendre, à la bordure dentelée et à la pointe rousse s'expriment avec une certaine distinction. Les infusions évoquent la fleur de sel, la douceur et un fruité agréable. Peu tanique ou amer, ce thé offre quelques promesses même si je dois vous confier que sa comparaison directe avec les galettes 36 à 38 de la Maison des Trois Thés s'est révélée cruelle... Son manque de fond et de gras sont particulièrement remarquables au regard de ce qu'offrent les trois galettes de la Place Monge.






Comme un parfum d'infusion lointaine...


Au dégustateur inquiet qui cherche ses repères dans la nouvelle donne des Pu Er jeunes, je conseille l'étude de la galette n°36 1998 qui me semble illustrer idéalement ce que l'on peut attendre d'un thé entre deux âges. A mi chemin entre la jeunesse fruitée des années suivantes et le caractère plus sombre des Pu Er tels que nous en conservons le souvenir en tête, il développe des parfums et des saveurs de fruits d'été, une fraîcheur appréciable ainsi que le caractère ambré et mystérieux de nos références. La qualité du travail permet ici la rencontre d'un thé pur et transparent dont les infusions sont débarrassés de ce voile trouble qui vient souvent encombrer les Pu Er anciens. Pour comprendre ce que j'évoque, concentrez-vous sur les infusions lointaines de vos références. Elles atteignent souvent cette transparence qui fait défaut aux premiers passages.