13 juin 2007




Maîtriser les éléments est une quête dangereuse et source de déceptions. Pauvres mortels que nous sommes, condamnés à accepter les lois de Dame Nature. Le dégustateur doit se contenter de surveiller les caprices du ciel, en profiter parfois, offrir un bol d'air humide, toutes fenêtres ouvertes à ses précieux Pu Er; s'en protéger en d'autres circonstances, occulter la lumière, fuir la sècheresse et le froid. Mais que penser d'une telle ambition sur une période se mesurant en années... Si facile à relever était le défi sur quelques mois, si périlleuse et inaccessible semble l'épreuve sur une, deux décennies.
Les changements qui accompagneront la vie du dégustateur, les déménagements, les odeurs et autres bouleversements qui émailleront les conditions de stockage des précieuses feuilles seront autant de points d'interrogation à l'ombre desquels il faudra apprendre à évoluer. Alors, mesurons, mesurez le poids du temps qui va s'écouler avant que vos thés ne puissent se révéler à votre palais. Et qui sait... puisse votre patience être récompensée.

11 commentaires:

Groumpf a dit…

Et que dire quand dans le meuble à thé les puerhs cohabitent avec des congénères plutôt amateurs d'atmosphère sèche ? (Oolongs, Baozhongs...)

Sous nos climats secs, pourquoi ne pas laisser tomber toute volonté de maîtriser le vieillissement des feuilles ? Donnons-leur les conditions de base (stockage aéré et sans odeurs) et abandonnons au temps les autres paramètres ! ...et qui vivra verra, peut-être une jolie surprise au bout du chemin.

Raphael a dit…

Je rejoins ton point de vue.
Et puis je pense que les conditions occidentales de stockage des Pu Er sont pleines de promesses. Moins d'odeurs, d'humidité, une maturation lente et paisible. L'inconvénient est que le processus peut être plus long et demander de la patience.
Mais je pense que l'on a moins de risque qu'avec le vin par exemple. C'est tellement facile de flinguer du rouge en un été de stockage en cave trop chaude...

jeancarmet a dit…

L'humidité est tout de même une condition sine qua non de la maturation du Pu-erh, car cela favorise les micro-organisme qui participent de son goût si particulier.
Maintenant, il y a humidité et humidité : 70% OK, 90, non...
Mou trou à thé est à 52%. Trop sec pour bien faire sur les jeunes galettes, pour les plus anciennes, celles des années 80, je m'en tape car je les aime comme ça. J'ai même stoppé l'évolution de certaines en les placant dans des sacs étanches.

Raphael a dit…

C'est vrai et c'est pour cela qu'en ce moment, je sors tout pour aérer et faire profiter de l'humidité ambiante.
Je pense que ton trou(*) doit souvent être à plus de 52% d'humidité, les jours de pluie, les jours de spaghetti, les jours de bains ;o)

(*) NDLR: par pitié, lisez les messages précédents avant le mien !

jeancarmet a dit…

Non.





;-)

LIO a dit…

@JC

" J'ai même stoppé l'évolution de certaines en les placant dans des sacs étanches."

Sachets plastiques?

jeancarmet a dit…

Oui, sacs congélation.

Philippe a dit…

@ Jeancarmet : Tu peux développer Christophe ? Des sachets fermés hermétiquement ou ouverts ? Tu es sûr de ton coup car j'étais persuadé que priver d'air un Pu Er était néfaste pour lui ?

@ Raphaël : "Je pense que ton trou(*) doit souvent être à plus de 52% d'humidité, "

c'est vrai qu'en prenant le fil de ce post en cours de cette façon-là, ça frôle le comique absolu :-)) Je suis entrain de me fendre la poire tout seul au boulot en lisant ces lignes !!!

venant tout droit de provence , a dit…

idem pour moi ce passage m'a fait pas mal ire :-D
sinon tout depend aussi des regions : la normandie sera plus gaté que le sud de la france question taux d'humidité

Raphael a dit…

Mais... je ne vois absolument pas ce que tu insinues, mon cher Philippe. Quand je pense aux trésors de rigueur que je m'impose pour élever le débat sur ce blog... et que je constate votre acharnement à planquer des cochonneries dans vos messages...

Je pense comme toi qu'un minimum de circulation d'air est nécessaire aux vieux Pu Er. Je pense qu'une jarre émaillée devrait constituer un abri sûr sans permettre une évolution trop importante, au contraire d'une vraie jarre comme celles de la M3T.

Raphael a dit…

On pourrait se mutualiser une cabane à Pu Er sur l'Ile d'Ouessant.