16 avril 2007


J’ignore ce qu’il en est pour vous mais l’arrivée des chaleurs de l’été rogne mon élan de dégustateur. J’ai tendance à associer le thé aux saisons les plus fraîches ou au moins les plus tempérées. Par ailleurs, les conditions occidentales de dégustation en milieu sec et frais sont très différentes de celles rencontrées en Chine. Il est probable que l’approche s’en trouve modifiée et que les dégustations soient très différentes. Dès lors, notre perception de tel ou tel cru est certainement influencée par notre environnement un peu à la façon dont notre perception musicale est dépendante de l’acoustique du local d’écoute.
J’ai personnellement noté des différences entre les dégustations d’un même thé à des époques différentes de l’année. Une certaine chaleur humide mais sans excès me semble booster les sensations lors de la dégustation mais perturber la concentration du fait de la montée en température du corps.
Les conditions idéales me semblent pouvoir être approchées avec une combinaison de douceur et d’humidité comme après une pluie de printemps ou de début d’automne.

21 commentaires:

Philippe a dit…

Mes meilleurs souvenirs de dégustation de Pu Er : avant, pendant et après un orage. Les odeurs de la pluie sur le sol brulant résonnent vraiment avec le côté terreux de certains Pu Er. Superbe, je conseille à tous d'en faire l'expérience.

NB : c'est encore mieux de le faire en forêt, mais un rien dangereux !!

Raphael a dit…

Ah oui après l'orage !
Un vieux cru de grande origine !
Concernant la forêt, quelles sont tes craintes ?
La bête du Gévaudan aurait-elle migré dans l'Est ?

Philippe a dit…

Non tout simplement que je me prenne le ciel sur la tête comme nos ancêtres les gaulois !! Planqué sous un arbre durant un orage est tout aussi dangereux que de traverser à pied le périph à 18h00 !

Remarque, ça pourrait être sympa un Pu Er trop jeune foudroyé par l'éclair, ça lui apporterait éventuellement un peu de maturité ;-)

Anonyme a dit…

Avec les chaleurs du moment je me tourne naturellement vers des jeunes pu er ou des wulongs fleuris, ou des verts...Le soir venu, j'irai vers un grand cru de pu er, fin et subtil...

Raphael a dit…

Ce que dit Lionel est intéressant.
On pourait définir une carte annuelle des thés par familles fréquentables en fonction de la période de l'année.
Pensez-vous que le temps influence votre choix ?

Anonyme a dit…

En ce qui me concerne, je dirais que le temps influence bel et bien ma consommation de thé.
En gros :
- chaleur : thés verts, légers, fleuris... quelques wulongs mais plutôt du léger...
- grosse chaleur : pas de thé du tout. Déjà que je supporte mal la chaleur, boire quelque chose de chaud me semble encore moins attirant. Même si j'adore les thés que je bois, au delà d'une certaine température, je ne peux plus apprécier mon breuvage préféré à sa juste mesure.
- plus frais, temps gris : pu erh, wulongs, surtout s'il pleut, j'apprécie les pu erhs qui, à mon goût, s'accordent à merveille avec l'odeur de terre mouillée qui monte aux narines alors qu'on est accoudé au balcon
- automne : pu erh, pu-erh, pu-erh ! Pour moi c'est un thé couleur d'automne, au goût d'automne.
- hiver : pu-erh, wulongs. Du bien corsé, qui tient chaud. Et beaucoup moins de thés verts. J'ai actuellement dans ma cave un Huo Shan dont je n'avais pas bu une seule tasse depuis septembre dernier. Et avec le beau temps revenu, je lai retrouvé avec plaisir.

Il y a, bien sûr, quelques exceptions : lorsqu'il fait chaud, je ne vais pas manquer d'apprécier un jeune pu erh cru sauvage, avec sa fougue et sa verdeur. Comme un petit coin d'Amazonie qui vient à mes papilles.

Disons que pour l'instant, je nage entre les thés de fin d'hiver et ceux de printemps... :-)

venant tout droit de provence , a dit…

en ce moment c'est baozhong fleur de lys , gaoshan cha , bref du leger comme tout le monde à priori . par contre pour ce qui est du thé comme boisson chaude il ne faut pas oublier que les boissons chaudes ,physiologiquement , regulent mieux la temperature corporelle que des boissons froides ;-)

Philippe a dit…

Oui sauf que les saisons sont tellement perturbées en ce moment qu'il est difficile de jouer à ce petit jeu ! Etant donnée la chaleur caniculaire qui a trois mois d'avance, c'est quelque chose de plutôt léger (baozhong, Pu Er très jeune, ...) mais dans 15 jours, si ça se trouve, il va à nouveau neiger... Alors forcément avec ces caprices climatiques de dingue, il y a de quoi perdre son latin ! Solution : un bon petit Lipton Yellow pour toute l'année et on en parle plus :-)

Jeancarmet a dit…

En ce moment la brique Dehong 2005 me convient bien mais je n'ai qu'une hâte c'est de boire du thé vert fraîchement débarqué...

Groumpf a dit…

Pas trop de logique consumériste climatique par ici, de tout en fonction des envies (et des arrivages), et même les grosses chaleurs ne diminuent pas trop la consommation.

Dans la tasse : Tie Guan Yin très torréfié.

Raphael a dit…

Je bois du Pu Er un peu tout le temps du moment que l'appartement reste relativement frais. J'ai plus de mal avec les Rocher l'été. Ils sont très capiteux et difficiles à apprécier dans ces conditions. Je pense que cela va mieux aller avec les autres familles de wulong que je découvre en ce moment.
Je ne suis pas amateur de thés verts. Quand Gilles m'en vend un, je bois deux zhong et le reste finit dans la boîte pendant des années. Faut que j'arrête d'en acheter, d'ailleurs.

Anonyme a dit…

Raphael tu as souligné quelque chose de très sensé. Le temps, la pression, le sec et l'humide doit jouer sur nos besoins Thés.

En medecine chinoise traditionelle, les conditions climatiques extremes ont une influence néfaste pour le systeme humain.
Traditionellement ces énérgies appelées les 6 diables, étaient associées aux saisons: le vent au printemps, la chaleur en été, l'humidité en fin d'été, le sec à l'automne et le froid à l'hiver. Le 6eme c'est le feu qui est le résultat d'une prolonguation, ou le fait d'etre exposé à l'un de ces étas d'une intensité hors norme.
D'après eux c'est aux changements de saison, quand le climat est erratique que nous sommes le plus vulnérable. Notre orloge biologique se mets a changer pour la nouvelle saison et hop on se prends un 'hors saison'.

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…
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Raphael a dit…

C'est très intéressant ce que tu expliques. Merci de toutes ces infos. Je confirme m'être pris ces derniers jours un méchant "hors saison" si j'en juge par la pharyngite que j'ai attrapé.

Philippe a dit…

Un bon petit coup de rouge demain soir tous ensemble et ton mal de gorge ne sera plus qu'un mauvais souvenir Raphaël !

Sacha a dit…

En tous cas, si jamais vous souffrez de canicule à ce temps de l'année, vous pouvez toujours venir déguster votre thé au Québec, on vient de se faire enneiger pour une troisième fois de suite en avril...

Je crois que le thé, mis à part le pu-erh de garde, devrait être considéré comme un produit saisonnier (qui vieilli mal). D'un point de vue global, il serait logique de boire les blancs, les verts et les wulong verts au printemps et durant l'été (lorsqu'ils sont à leur meilleur et pendant qu'il fait plus chaud) puis se tourner vers les noirs et les wulong cuits et torréfiés à la venue du temps plus frais de l'automne et de l'hiver(c'est souvent d'ailleurs la raison pourquoi ces thés étaient cuits, pour leur donner une deuxième vie ou une meilleure conservation). Les notes plus réchauffantes de ces derniers seraient peut-être plus adaptées au temps froid. Pour le Pu-erh... à boire toute l'année!!!

Anonyme a dit…

raphael j'ai ouvert un nouveau blogg :
http://teajar.blogspot.com/
A bientot
Michel

Anonyme a dit…

Idem pour le vin je trouve certains vont bien mieux avec tel ou tel temps!

Raphael a dit…

Félicitations pour ton blog, Michel !
Longue vie à lui !
A propos de ta magnifique théière en inox, c'est peut-être que je viens un vieux cochon, mais ses courbes ne m'inspirent pas que la passion du thé...

Raphael a dit…

A l'ange qui passe...
Bien d'accord avec toi mais une chose est amusante à constater: les vins les plus lourds viennent des régions les plus ensoleillées (forcément) et donc sont consommés localement dans des conditions contraires à l'idéal.