12 février 2009




Menu dégustation,

Comme les prémices d'un printemps dévotement espéré, quelques rayons de soleil ont honoré ma dégustation il y a quelques jours.
Alors, pris d'un enthousiasme soudain, j'ai enchaîné les belles choses.
Ba Yé Dan Cong 4, Tié Guan Yin 9, carré 85 n°4.
Il faut parfois savoir étaler les joujoux, s'amuser avec, regarder la lumière danser autour et capter la magie de l'instant.
Puis une chose qui me venait rarement en tête auparavant a rejailli : l'idée d'un menu avec plusieurs "courses" comme on dit de l'autre côté de la Manche.
Pourquoi ne pas penser une dégustation comme un repas ?
Prendre une entrée, un plat principal et un dessert.
Certes, cela demande du temps et de la vessie mais l'idée qu'un gong fu cha puisse se soigner comme un art de la table me séduit.
Il faut alors penser les accords, trouver des successions naturelles, ne pas gâcher un thé par le souvenir du précédent.
Un petit exercice intéressant qui apprend sur la personnalité de chaque thé, sa façon de marquer son emprunte et d'accueillir le suivant.
Pourquoi pas…



18 commentaires:

edp a dit…

Quand j'ai commencé à boire du thé, je commençais souvent par un yuya avant de passer à un thé plus "présent". Apéro puis plat de résistance me suffisent.

Raphael a dit…

Yuya ?
Un haut dignitaire de la XVIIIè dynastie d'Egypte ?
C'est tout ce que j'ai trouvé sur Wikipedia.

Soïwatter a dit…

Yuya?
En japonnais, je sais que c'est l'un des nom des maison de bain publique... C'est aussi un prénom féminin...
Mon cher Denis, lequel des deux fut l'apéro de tes thés?

Pour moi, les menus complets sont relativement rare, mais souvent en été, j'aime bien en rentrant commencer par un thé de soif en gaiwan (Bi luo chun, Huang Shan Mao Feng, Yu Zhu) pour pouvoir par la suite me consacrer pleinement au thé suivant. Parfois aussi un WSBZ...

Raphael a dit…

Ah bon bah ça me rassure.
Je pensais être le seul à être passé à côté d'un incontournable.

La tendance naturelle semble être de commencer avec un vert, un wulong léger pour monter en "puissance" mais l'expérience peut être surprenante.
Il ne faut pas confondre légèreté en bouche et puissance.
Un WSBZ3 corrigera certainement un Pu Er un peu doux du genre 1985 n°8.

edp a dit…

Non le yu ya est un thé blanc.

Je le préfère au bai hao yin zhen. Et il est assez difficile à trouver (ailleurs qu'à la M3T, je ne l'ai vu qu'à deux ou trois endroits).

Anonyme a dit…

Il me semble plutôt que "Yu Ya" dont parle Denis est un thé blanc.

C'est plus léger, à tous les sens du terme.

Raphael a dit…

Il est certain qu'un thé blanc constitue un meilleur amuse-bouche qu'un DHP4.

Je me rappelle qu'à mes débuts à la M3T, je prenais un petit vert, un Cui Yu ou un Si Ji Chun avant d'attaquer un Pu Er ou un Wulong.
Cela permettait de réveiller les papilles et d'être fin prêt pour les choses sérieuses.

edp a dit…

@ soiwatter : non non, je n'aurais pas de telles pensées !

Je ne bois pratiquement jamais de yu ya, c'est toujours une fête pour moi d'en boire ; c'est le premier thé que je me sois acheté à la M3T (après qu'on m'aie offert le TC 7 /1978). Il conserve donc une place particulière dans mon monde.

Mais évidémment, c'est très très léger ; même une copine chinoise qui ne buvait que du vert (avant d'être passée à la M3T !!!) trouvait que ce n'était pas du thé, tellement c'est léger.

Francine a dit…

Ravie de ce billet, je fais cela aussi, régulièrement, cela me permet de choisir différents contenants et d'y associer des lectures. La prochaine fois (j'espère que ce sera très vite), j'en rendrai compte sur mon blog, merci Raphael de m'en avoir donné l'idée. Je ne connais pas le Yu Ya, pourrais-tu en dire quelques mots? Re-merci

Raphael a dit…

Francine,
Faut que tu nous expliques le concept d'association de lectures.

Sinon, une petite anecdote en rapport avec les juxtapositions et successions de goûts.

Lors d'un évènement organisé par la Maison de Whisky et la M3T à Paris, il y avait une étude parallèle whisky/thé. Etaient successivement présentés deux couples.
Le premier: un alcool de 10 ans d'âge souple, léger et floral, très doux et agréable (et pourtant, je ne suis pas amateur) avec un Dan Cong. Puis, un whisky plus corsé et ancien avec un thé rouge.
Il était étonnant de constater que le Dan Cong prenait le pas sur le whisky et revenait marquer le palais même après ce dernier.

Dans la seconde expérience, l'alcool et le thé se succédaient très harmonieusement pour finir en une espèce de fusion de parfums et de saveurs.

Anonyme a dit…

Sacha explore joliment ce sujet sur son blog consacré au whisky et au thé (http://scotchthe.blogspot.com/). C'est très intéressant, que l'on soit ou pas connaisseur de whisky.

Michael DÜRNHOLZ a dit…

C'et vrai ce que tu dis Raphaël.
Et j'irai même encore un peu plus loin, sauf pour les non-fumeurs.
Avec certains vieux Pu er que je ne citerai pas ici, l'assemblage cigare (Cohiba me concernant) et whisky très tourbé révèle une alchimie fulgurante. A pratiquer très tranquillement, fenêtre ouverte...

Raphael a dit…

Je veux bien te croire, Jean-claude.
Christophe, grand amateur de cigares devant l'Éternel, m'avait parlé des vertus de l'association cigare/Pu Er.

Michael DÜRNHOLZ a dit…

Autre chose également, concernant la rencontre des saveurs :
Je pense qu'il nous est tous arrivé d'avoir envie de grignoter "un p'tit truc" lors d'une dégustation de Pu er ou de wulong. Le thé, ça ouvre l'appétit.
J'avoue ne pas avoir encore trouvé, n'étatnt pas fan de macarons, même de très haut de gamme, trop sucrés à mon goût.
J'attends la révélation avant d'essayer le Roquefort!

Raphael a dit…

Les pâtisseries japonaises à base de pâte de haricot rouge ne sont pas trop sucrées et passent bien avec le cube 87.

Michael DÜRNHOLZ a dit…

"Les pâtisseries japonaises..."
Merci, je vais essayer ça.

Raphael a dit…

Celles-ci sont délicieuses et très chères, comme les thés de la Place Monge en somme:

http://www.toraya-group.co.jp/paris/paris/index.html

Michael DÜRNHOLZ a dit…

Re-Re-Re MerciRaphaël.
Je préfère cher et très peu que médiocre et beaucoup.
Comme toi j'en suis sûr.