18 janvier 2008


Ivresse de l'ombre.

Il est tout à fait possible de passer à côté des merveilles du monde sans les remarquer.

Le dégustateur curieux trouvera peut-être un jour son Virgile ou sa Béatrice qui lui permettra de voir les étoiles sur le chemin du thé. Pour cela, il aura fallu croiser la panthère, le lion et la louve sans rebrousser chemin et s'affranchir de la luxure, l'orgueil et l'avarice. Car le thé n'est ni luxe, ni fierté et coûte à celui qui l'approche.
Le coût du thé est matériel, certes, car il faut récompenser le travail noble et le savoir. Mais il est aussi dévoreur de temps et de pensées. Il occupe l'espace qui lui est offert et qu'il convient de délimiter.

Voir et sentir au-delà de ce qui est perceptible, réussir le passage sans préter trop attention aux plaintes des damnés de la médiocrité, mais prendre le temps de les interroger pour savoir pourquoi, eux, n'ont pas su entendre le chant du thé.
Pour enfin trouver sa vérité à travers l'expérience et un morceau de connaissance. Accepter la peine et la souffrance de ceux qui ont échoué mais sans les plaindre, car ils ont mériter de rester dans l'ombre.

N'écouter que les douces et réconfortantes paroles du poète et savoir fuir les démons. Marcher le long des cercles et bolges de l'ignorance, toujours plus profond vers la lumière.
Etre seul parmi la masse des ignorants mais suivre en pensée les autres pèlerins qui ont su trouver leur guide et le parcours vers le ciel.
Emmerger du vide et de l'espace infini pour se trouver, enfin. Merveilleux breuvage qui communique avec celui qui lui prête intérêt, lui renvoie son image.
.

On se trouve dans le thé comme on se trouve au fil du temps, au milieu de l'arc de vie, par une forêt obscure.





5 commentaires:

Philippe a dit…

Quelle plume !
Magnifique...

Anonyme a dit…

Nasce per quello, a guisa di rampollo,
a piè del vero il dubbio; ed è natura
ch'al sommo pinge noi di collo in collo.

"C'est par ce désir que le doute nait au pied de la verité comme un rejeton; et c'est dans la nature de nous pousser jusqu'au sommet de colline en colline"

Paradis, Chant IV.
;-) Antonio

Raphael a dit…

Merci Philippe,
C'est juste un petit parallèle sans prétention avec quelques lectures actuelles.

Antonio,
Rassure-moi, tu ne cites pas de mémoire ?!?
A moins que certaines divines lectures ne quittent point le voyageur que tu es.

Anonyme a dit…

Non non Raphael: je ne connais pas de memoire tout la Comédie en français :-)
Antonio

Michel a dit…

Il n'y a pas de mauvais choix,
juste des conséquences différentes..

va contacter Imen de tea obsession , d'après un ami elle a du très très bon Dan Cong ...