27 janvier 2008




Conscient que la barque de Charon vous ait laissés ...perplexes, je vous propose à présent une petite anecdote plus proche de nous tous.


Sommes-nous libres ?
Alors que je me rendais vendredi matin à mon bureau comme je le fais chaque jour, empruntant un bus parisien ; je fus pris d’une traître envie de rebrousser chemin pour rentrer me préparer un Dan Cong.
Je m’imaginais déjà attablé face à un Bai Yé Dan Cong 3 dans le calme du matin, et peut-être écoutant quelques Klavierstücke de Schubert interprétés par Wilhelm Kempf lors de ce merveilleux concert du 5 juin 1969 capté au Queen Elisabeth Hall de Londres.
Mon autobus venait de traverser le Pont du Garigliano qui enjambe la Seine, comme chacun sait, et non le fleuve vert du même nom au nord-ouest de Naples dans lequel fut jeté la dépouille du pauvre Manfred.
De l’autre côté de la chaussée se trouvait un autre bus de la même ligne. Piqué au vif par cette apparition tentatrice, je me vis soudain descendre du bus, traverser la rue et monter dans l’autre bus, savourant déjà en pensée les parfums de fruits exotiques et de frangipane chaude.
Mais quelques scories de conscience professionnelle suffirent à m’alourdir le corps pour que je restasse assis sur mon siège et poursuivisse mon chemin.
J’avais rêvé mon escapade frondeuse davantage que je ne l’avais vécue !

Sommes-nous encore libres de nos envies de thé ?
Obéissons-nous inconsciemment à de sourds appels lancés par nos précieuses feuilles (de thé, pas les oreilles) ?
Et lorsque nous nous consacrons à notre loisir favori, sommes-nous toujours maîtres de notre choix ou au contraire, subissons-nous le secret appel de certaines références ?

Quel temps quotidien consacrez-vous à penser au Pu Er, aux Wulong et autre Gong Fu Cha ?

Enfin, le soir, lorsque vous baissez le rideau du courage et de l’énergie pour vous endormir, emportez-vous dans vos pensées nocturnes quelques théières ou effluves chéries ?

21 commentaires:

emmanuel a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

Je souhaite que désormais tu t'engages solennellement à ne publier que des photos de personnages ambigus et interlope.

Celui ci est gratiné...
Je te recommande chaudement Roger Ballen et quelques cliches dérangeant de Mapplethorpe.

Pour en revenir au thés, tu me connais, je ne pense pas (plus) j'agis.
J'ai soif : je bois. Inutile de ce perdre en conjectures car je sais que mon premier thé du matin sera un Gao Shan Cha, le second un Dong Ding. l'après midi est consacré aux thés plus torréfiés et la fin de journée au Pu-erhs.

Raphael a dit…

Je m'engage solennellement à ne publier que des photos ayant un rapport avec le thé ou pas...

Roger Ballen est effectivement très recommandable ;o)
Je n'exclus pas quelques emprunts à l'avenir.

Tu dis agir et je sais que tu ne mens pas mais ton menu de dégustation quotidienne me semble très orchestré.

C'est pourquoi, j'affirme haut et fort que tu n'es pas aussi libre que tu le penses.

Anonyme a dit…

Comme je te le dis je bois du thé, je ne philosophe pas !

Philippe a dit…

Bien, Raphaël, en regardant cette photo d'un peu plus près, je ne suis plus très chaud pour venir dîner chez toi en mars... Je me méfie désormais de ton air angélique :-))

Anonyme a dit…

Suis-je libre de mes choix ? Question que je ne me suis jamais posée à vrai dire. J'ai la sensation que oui ...
Quel temps consacré à penser au thé ? De fois je me dis que j'y pense plus que je n'agis ! faute de temps et de circonstances favorables à la degustation de thé...j'y pense (en me rasant...), surtout dans ma voiture, lors de trajets professionnels, je revisite ma cave en pensée, je me remémore les recentes degustations, projette les futures...
Et effectivement j'aime m'endormir en pensant au délicieux pu er que je viens de déguster...

Raphael a dit…

Philippe lol !
Je te jure que ce n'est pas moi sur la photo, ni Christophe d'ailleurs.
Tu sais, on est des gens simples avec des goûts simples. Faut pas t'inquiéter mais tu devrais essayer de mettre un peu de verre pilé dans le Pu Er, c'est très vivifiant.

Raphael a dit…

Lionel, je suis un peu comme toi.
Faute de temps, je pense plus au thé que je ne le déguste.
Cela présente l'avantage d'être économique mais assez rasant pour mon épouse qui voudrait bien connaître de temps en remps une journée sans entendre les mots "galette" ou "bouilloire".

Sacha a dit…

J'avoue pour ma part que je pense au thé presque tout le temps! J'me dis des fois que c'est peut-être une obsession... Et j'en rêve presqu'à toutes les nuits!
Sinon au boulot j'en bois forcément à journée longue.

Raphael a dit…

Sacha,
Comme disait Emmanuel (tiens, d'ailleurs, il est passé où son message...?): "l'essentiel est de ne pas descendre de l'autobus".

Bon, toi c'est un peu différent. Le thé est ton métier. il n'est donc pas étonnant que tu y penses souvent. On s'endort tous parfois avec un dossier en tête, malheureusement. Tu as juste la chance que tes dossiers traitent de thé ;o)

emmanuel a dit…

J'ai retiré le message à cause d'une grosse faute d'orthographe. Je n'avais pas trouvé le temps de le reposter.

le revoilà donc (qui avec le recul sonne un peu concon mais bon... il l'était déjà la première fois)

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N'est-ce pas le propre de toutes les passions que de pousser à des actes déraisonnés?

Les galettes et boîtes de thé s'accumulent sur les étagères, les flux rss sont mis à jour plusieurs fois par jour pour guetter la publication de nouveaux articles sur les blogs, les journées de travail s'éternisent, non tant pour la charge de travail, mais parce que le wulong dans le zhong est plus endurant que prévu...

Il faut faire les choses avec passion, quitte à s'en rendre esclave (ou drogué), mais tout en préservant le soupçon de raison qui nous retient de descendre du bus...

Michel a dit…

jean Carmet -Mapplethorpe, du grand art.

connait tu la galerie de Camel Menour à paris?
rue Voltaire je crois.

Raphael ce poste tombe à pic car ce soir j'ai vue un programme sur le procès de l'école Summerhill contre l'éducation nationale britanique et puis dans L'atelier à la radio BBC4 il y avait une discussion philosophique sur Milton et la liberté.

Milton expose l'idée que Dieu à donné à l'homme le choix, mais que souvant l'homme choisi quelqu'un d'autre, quelque idée ou situation qui puisse choisir à sa place. Car la 'liberté fait peur, elle est diabolique et peu nous menner à la tragédie.. "

Personellement je vois deux forces qui couverne ma vie. FEAR and TRUST.
Elles ont toutes deux leur utilité. ce qui me fait penser à "Papillon" ou Steve Mc Queen et dustin Hofman discutent si oui ou non ils sont pret à prendre la vague.
Es ce que DH est moins libre car il l'a pas pris? Non

Je pense que c'est se poser la question qui est libérateur.
Ce qui est géniale dans la vie c'est que si on rate la vague; y'a toujours une autre qui se présentera , (certes elle sera différente)

Sacha a dit…

Tout à fait. Être en contact toute la journée avec ce que l'on aime le plus au monde, à éduquer les gens à ne pas ébouillanter le thé vert, à passer au-delà du Earl Grey, à affiner leurs perceptions gustatives, à faire découvrir le zhong à quelqu'un qui n'a eu qu'une théière en inox de 1,4 litre, c'est passionnant...

Raphael a dit…

FEAR & TRUST, comme Robert Mitchum LOVE & HATE "Children ...?!?" tu pourrais les faire tatouer sur tes poings.

Je me demande si FEAR n'est pas le plus précieux. C'est un peu comme la douleur, on n'a jamais rien inventé d'aussi génial. C'est un moyen d'auto-protection fabuleux.
La peur nous freine mais nous protège et canalise nos états d'âme.
L'homme a souvent besoin d'être freiné, surtout lorsqu'il prend conscience de sa médiocrité et du temps qui passe. Les autres animaux n'ont pas à vivre ces tortures... mais ne peuvent apprécier le thé. Alors...

Si j'ai choisi cette photo, au-delà de la provocation, c'est que j'ai apprécié l'idée que l'homme qui se travestit ne se trouve pas et s'enchaîne lui même à lui-même et non pas à un élément extérieur. Il est responsable de son état et doit trouver la solution en lui.

Anonyme a dit…

+ de liberté > + de responsabilité !

Michel a dit…

Whaw tous deux dan le mil.

Vos commentaires sont historique!

That's the meaning of life.

Bon voici la définition du Slave selon Milton;

"A slave is arbitrairaly dependant on somebody else."

Raphael a dit…

"A slave is arbitrary dependant on somebody else"

Si j'ai bien compris; peu importe "l'autre" pourvu que l'esclave le trouve.
L'esclave décide de sa propre condition et domine son tortionnaire.

Je ne pense pas comme ça mais c'est intéressant.

Anonyme a dit…

"connait tu la galerie de Camel Menour à paris?
rue Voltaire je crois."

Connais pas mais je vais connaître !


Raphaël , tu tournes ta traduction a ta sauce. On a l'impression que tu prends un malin plaisir à détourner et compliquer le sens des choses. ça sert à quoi ?
En plus tu fais les questions et les réponses...

Gargarisme inutile.

La définition de Milton est simple à mes yeux de candide et le seul mot intéressant est "arbitrary".

C'est bon je t'ai chauffé ? ;-)

Raphael a dit…

Je n'ai pas le sentiment de faire les questions et les réponses mais tu es libre de pousser ton cri primal et nous autres de nous gargariser.

Anonyme a dit…

Ouhhh ouh AAh Ahhhh !

http://fr.youtube.com/watch?v=MXXaHphA6Sk

Raphael a dit…

Pas mal fait.
Encore mieux sans le son.