12 décembre 2007


Il est un temps pour tout.
Boire du thé ne peut ni ne doit occulter les autres plaisirs de la vie.
En cette période de fêtes et de nourriture riche, le Pu Er sera le bienvenu pour alléger les soirées caloriques. Quel meilleur remède qu'un vieux thé souple et fruité pourrait-on trouver au sentiment d'avoir forcé sur les agapes ?
Bientôt sur le départ, j'emporterai avec moi quelques thés salvateurs en prévision du réveillon de Noël.
C'est plus amusant qu'un médicament et met dans de meilleures conditions pour deviser.
Que le Père Noël vous soit attentif et généreux !

27 novembre 2007


La jeunesse n’est pas éternelle.

L’année 2006 nous a ouvert les yeux sur la raréfaction des Pu Er anciens et nous a permis de découvrir sinon d’apprécier les jeunes Pu Er que nous ne connaissions pas jusqu’alors.

L’aventure du thé prenait alors un tournant inattendu en nous invitant à ouvrir notre goût à de nouvelles références.

Souvenez-vous qu’il y a encore peu de temps, les galettes n°10, 30 ou 31 vous paraissaient jeunes…

Nous avons tous fait notre deuil de l’état de grâce que nous vivions depuis des années en dégustant des références des années 70 ou 80 au quotidien.

Aujourd’hui, il faut composer avec l’évanescence des millésimes 2005, 2006 et même 2007, savoir apprécier leur fruité, leur délicatesse. Mais comme l’écrivait Christophe :

« Il n'y a rien à faire le Pu-erh c'est quand même meilleur avec 20 ans derrière le collet »

Certes, mais faute de « plan B », il va falloir faire avec et pour toujours.

Mais à peine digérée, cette révolution fait déjà place à une nouvelle : nos jeunes thés mutent après un an ou deux.
Ils se transforment et entrent dans une phase plus ingrate et semblent nous donner rendez-vous dans quelques années pour l’inauguration de leurs arômes camphrés et boisés.

Alors que l’on nous disait que Pu Er était long à évoluer, notamment hors d’Asie, nous sommes cueillis à froid, condamnés à gérer nos stocks avec un soin métronomique.

Regoûtez comme je viens de le faire la briquette Mengku Lao Ban Zhang 2006 de 90 grammes et vous constaterez qu’elle a atteint la deuxième phase de sa continuelle mutation, perdant de sa fraîcheur, de son fruité et commençant à développer une saveurs boisée et médicinale.

Le temps n’a pas de temps à nous céder et poursuit sa route du thé sans se préoccuper de nos envies du moment et de nos attentes.

Mais l’aventure sera passionnante...

18 novembre 2007





Galette n°53 2007 M3T.

J'ai d'abord écrit un commentaire de dégustation dans lequel je décrivais ma petite expérience de ce thé en précisant qu'il sentait le fruit frais, résistait bien aux infusions, n'avait pas de caractère difficile comme cela peut-être le cas avec les Pu Er jeunes abordables et offrait une infusion pure et savoureuse.
Et puis, je me suis dit que l'on pouvait lire tout cela à chaque fois que l'un d'entre nous appréciait et décrivait un jeune Pu Er recommandable.



Alors je me suis dit:
Que peut-on s'offrir de mieux pour 16 euros et qui dure 60 x 1 heure ?
Quelle est la meilleure chose que vous ayez jamais achetée pour 16 euros ?
Et qui dure ?



Un Moulin à Vent du Domaine de Vissoux 2003 qui sent la fraise des bois ?
3 éclairs au chocolat de chez Fauchon ?
Une boîte de truffes au chocolat de chez Jean-Charles Rochoux ?
Match Point de Woody Allen en DVD chez un soldeur ?
Un onglet de veau déglacé au cognac avec une poêlée de girolles à la crème fraîche à la maison devant la télé ?
Un ticket pour le dernier étage de la tour Eiffel un matin d'hiver où le ciel vire au rose ?
Un petit bouquet de fleurs offert à une fille qui faisait encore les vitrines un soir de Noël à 21 heures ?
Une séance de Photomaton torride avec votre nouvelle (eau) copine/copain ?
Un dernier verre au bar du Lutetia un soir où le pianiste a la visite de son amie ?

Le problème avec tous ces choix, c'est qu'ils ne durent jamais 60 x 1 heure.



Alors croyez-moi, allez vous acheter cette galette et ne pensez plus à tout ça...






13 novembre 2007


Grandes manoeuvres...

Regardez-les évoluer, gesticuler quotidiennement pour accomplir leur labeur, leurs tâches sans plus même réfléchir au but poursuivi.
Contemplez donc la foule que se presse, qui grouille chaque jour, accomplissant les mêmes gestes mécanisés, la tête ailleurs.
Observez les insectes marchant en grappes le long des rues bondées en ces temps de circulation difficile.
Amis étrangers bloggeurs, lecteurs, contemplez depuis votre citadelle le savoureux ballet des Français en mouvement, en dégustant votre thé préféré, la tête rejetée en arrière en signe de détente, de décontraction extrême.

Vous êtes bien, dans la pénombre de votre intérieur confortable et silencieux.
Seul le crépitement de la bouilloire semble capable de vous rappeler au monde des vivants.
Vous avez, pour l’occasion, sélectionné les précieuses feuilles avec un soin tout particulier.
Vous accomplissez les gestes savants du dégustateur de thé en soignant la souplesse des mouvements comme par reconnaissance pour cet instant de pur abandon.
La théière a été soigneusement chauffée afin de permettre d’abord aux feuilles sèches de parfumer délicatement les lieux.
Vous portez au nez la tasse vide et inspirez les promesses invisibles de la liqueur imminente. Puis, vous vous laissez envahir par le précieux élixir en tournant les pages de votre journal, en portant un regard songeur sur les photographies d’insectes en costume d’hiver qui grouillent sous les banderoles.
Tant de rage, de vindicte à distance respectable rend votre bonheur plus palpable que jamais.
Puis, vous jetez un regard de côté vers votre bibliothèque abritant les boîtes de Wulong et vers la jarre pleine à craquer de trente années de millésimes de Pu Er religieusement collectés durant ces dernières années.
Les grèves peuvent bien durer…

09 novembre 2007




Un rendez-vous important...


Poursuivant l'exploration des Dan Cong, j'ai suivi le conseil de l'un d'entre vous qui se reconnaîtra et acheté une boîte de Zhu Yé. Autant le préciser d'entrée, si vous êtes un peu "short" en ce moment, ne regardez pas le prix au gramme... 39 euros / 30g, on entre clairement dans une gamme de prestige. Mais... quel bond en avant !


Je vous le confesse tout net, c'est l'un des plus beau Dan Cong que j'aie pu déguster jusqu'ici. On est au-delà des mots et de toute tentative de description.

Je m'y hasarde toutefois.

Un nez très complexe avec des notes de fruits: ananas et mangue rôtis, calisson, des notes boulangères de pain chaud.

En bouche, c'est le festival: comme un démon, le thé se jette au palais et emprisonne la langue avec une effervescence poivrée unique.

Il y a une vraie personnalité dans ce thé. C'est toujours émouvant de voir que l'on peut aller si loin dans le raffinement avec quelques feuilles de thé. Faut-il vous préciser que la longueur en bouche est interminable et qu'il tient très bien les infusions lointaines ?






Pour cette expérience unique, j'ai suivi le même protocole que la fois précédente en alternant le zhong et la théière. Infusion 1, 3, 5, 6 et 7 en zhong; infusion 2 et 4 en théière.


Mon sentiment se confirme et s'accentue: je préfère nettement le zhong. On perd trop en fraîcheur, en dynamique et en détail avec la théière. La tasse à sentir n'a rien à voir avec le couvercle du zhong. La rondeur gagnée ne me semble pas compenser l'imprécision. Quand je pense que j'ai en main une théière de très grande classe, je me dis que ce n'est pas la peine d'insister en ce qui me concerne car, encore une fois, je ne prétends pas à l'universalité. Il s'agit bel et bien un choix d'esthétique de dégustation et de priorité.



06 novembre 2007








Les années passeraient et se ressembleraient ?


J'évoquais le problème avec Antonio, récemment.


Si l'on voit arriver régulièrement chez nos marchands de thés favoris de nouveaux millésimes de Pu Er, de wulong et autres thés verts, nous n'avons aucune information sur les qualités et vertus des millésimes qui se succèdent.


Or, je suppose qu'à l'instar du vin, le thé ne bénéficie pas tous les ans des mêmes conditions météorologiques. Pour une référence donnée, il doit donc y avoir matière à communiquer sur l'évolution d'un thé d'une année sur l'autre et au-delà.


Si l'on peut acquérir un même thé plusieurs années de suite, il serait intéressant de savoir de quelles conditions il a pu bénéficier avant d'arriver sur notre table.


Quen pensez-vous ?

04 novembre 2007



Il y a longtemps que je voulais comparer le zhong et la théière pour la préparation des Dan Cong. J'ai réalisé mes essais avec un Bai Yé Dan Dong 3 fraîchement acquis. Autant le dire tout de suite, la différence n'est pas énoooooorme. Non, on est davantage dans le domaine du subtil, de plaisirs, de sensations différentes. Les gestes y sont pour beaucoup. Et puis, la théière est plus performante pour les infusions longues car elle garde mieux la température que la porcelaine.
Cela posé, il faut retenir plusieurs éléments. D'abord, il faut une très bonne théière qui tire le maximum des feuilles et reste bien chaude, ne vient pas trop arrondir ou masquer les parfums et saveurs tout en ajoutant ce liant qui est moins net avec la porcelaine. J'ai le sentiment qu'une théière pour ce type de thés devra être fine et très réactive pour une montée en température éclair.
la petite Zhuni "chaudron" est un modèle du genre. Le zhong sera toujours plus précis pour une analyse du thé et notamment de ses premières intentions. La fraîcheur des parfums, le croquant, le fruité propre aux Dan Cong sera parfaitement restitué avec le couvercle du zhong. Mais pas de grosse frustration à mon sens pour ceux qui ne pourront pas investir dans une théière de potier en terre épuisée de Yixing. Un zhong à 5$ donnera déjà de grandes satisfactions. Il me semble que la théière s'impose davantage pour les Rocher et surtout pour les Pu Er qui demandent de soigner la mâche, le "tombé en bouche", l'orchestration des saveurs.

Vous aurez peut-être un avis différent, des priorités différentes. Mais avant d'investir dans une théière de potier, il convient de déterminer ce que l'on recherche comme sensation, dresser un cahier des charges. Personnellement, je ne me vois pas déguster les Rocher en zhong, j'ai essayé; il me manque quelque chose. Dans le cas des Dan Cong, même si pour l'heure je manque de recul, je suis moins exigeant. Pour l'instant...

02 novembre 2007




Après un début timide et mais généreux, l’automne semble s’installer sur la capitale.
Les feuilles, si tendres il y a encore une poignée de jours, arborent leur robe mordorée.
L’appel des Rochers ne saurait tarder dans de telles conditions.




C’est ainsi que je vous invite virtuellement à la dégustation d’un Bu Jian Tian.




Comme vous le constatez, les feuilles rincées évoquent les délices de l’enfance, les pâtisseries chaudes rassurantes, le cacao fumant de la chocolatière. Mais le raffinement et la puissance des parfums préparent à une dégustation racée.




La première infusion présente une bouche intense et sensuelle malgré une légèreté toute en promesse. Vous passez à proximité de votre conquête et captez à la dérobée un parfum fleuri inattendu et une acidité qui fixe la ligne de fuite imaginaire. Le souvenir d’une aventure avec un Shui Xian 5 est vivace.




La liqueur est là, offerte à la contemplation, jaune légèrement orangé et joliment transparente.
L’infusion suivante est plus corsée et ne s’embarrasse plus de formalités avec davantage d’acidité au nez, de cire comme dans l’évocation d’un presbytère de campagne entretenu comme à la veille d’une noce ou de funèbres préparatifs.



La bouche est légèrement farineuse, granuleuse. Il y a du corps et de la chair dans cette dégustation. Les senteurs de réductions balsamiques vous font tourner la tête tandis que les parfums dansent une valse endiablée pendant plus de deux minutes dans la tasse à sentir. Dame nature palpite par tous vos pores.
Vous avalez enfin, sans rougir et gardez l’onde d’une subtile amertume végétale sans retour possible.



La dernière tasse de cette infusion a perdu en chaleur ce qu’elle gagne en parfums floraux capiteux comme après le passage de quelque créature vêtue de velours pourpre. Votre palais est légèrement brûlé comme après l’alcool, râpeux, âpre et délicieusement dévasté. Vous palpitez de plus belle.






Votre troisième infusion pleine de force vous laisse pourtant un sentiment de transparence, de limpidité et la robe arbore maintenant la couleur orangée et lumineuse d’un matin d’été. Vous êtes calme et détendu, comme offert à votre dégustation, disponible pour de nouveaux plaisirs que ce thé vous réservera au fil des infusions prochaines.







30 septembre 2007









Dans un récent article du New York Times, il était question d'une exposition photographique à New York consacrée à la série de clichés du photographe japonais Kohei Yoshiyuki sur le thème "the park".
Cette série relate un aspect de la vie à Tokyo dans les années 70'.
La ville était si peuplée, les appartements si petits, que les couples allaient dans les parcs faire l'amour, la nuit.
Des voyeurs s'organisaient, parfois en bande, pour observer les couples, les toucher, voir plus...
Toutes proportions gardées, quel message le bloggeur "théophile" entend-il faire passe ?
Pourquoi expose-t-il au regard des autres ses théières ?
Pourquoi les photographie-t-il sous toutes les coutures parfois au moyen de gros plans impudiques pour les livrer au regard plein d'envie des autres amateurs ?
Quel plaisir, quelle satisfaction mentale ou physique en retire-t-il ?
Peut-il y avoir une forme d'excitation à montrer les objets que l'on possède ?
Que la nuit vous porte conseil...

28 septembre 2007


Travaux !

Rappelez-vous du temps pas si lointain pour certains d’entre vous où votre maman disait : « il faut savoir souffrir pour être beau ».
En ce moment, c’est moi qui souffre et c’est mon « chez moi » qui devient plus beau.



Pour un esprit étroit et avide de confort sans aventure comme le mien, l’épreuve est réelle.
Salon sacrifié et reconverti en entrepôt de cuisine, assiettes partout, cartons pleins de verres et et de légumes secs.
Repas improvisés sur d’improbables tables ou même debout, vaisselle lavée dans la baignoire.
Un bonheur pour disciples de Robert Baden-Powell !



Alors, me direz-vous, le thé dans tout ça ?
Peu de temps pour de grandes dégustations, mais des satisfactions grâce au zhong, à sa simplicité d’utilisation, à son insensibilité aux odeurs.
Le plus préoccupant est de protéger les théières et leur terre précieuse des effluves de peinture. On peut rapidement s’habituer à une odeur de peinture et l’oublier, penser qu’elle a disparu.




Les théières, elles, ne l’oublieront pas…

07 août 2007


L’ivresse des mots et des gestes.

Le dégustateur moyen s’est inventé une histoire dans laquelle il incarne l’un des héritiers d’une longue tradition de dégustateurs de thés qui remonte à des temps immémoriaux.
Il reproduit maladroitement les gestes de ses Maîtres et embrasse toute une série de postures qui le rassurent sur la qualité de son interprétation.
Il s’achète tel kit de Gong Fu Cha, décore son espace de dégustation avec un goût inspiré par quelque improbable image « asiatisante ». Il écoute de la musique extrême-orientale, assis en tailleur dans son kimono de viscose.
Il s’improvise amateur des arts chinois ancestraux, parfois pousse-t-il la dévotion jusqu’à arborer une chevelure longue qu’il attache en arrière pour lui rappeler que la Nature transpire par tous les pores de sa peau et de son âme de Gengis Khan de pacotille. Ses théières sont brossées religieusement à la lueur d’une bougie ; il œuvre dans la pénombre, la tête penchée sur le côté tel un moine cabré sous la morsure de son cilice, reconnaissant du maigre savoir qu’il possède.
Sa compagne, lorsqu’elle existe, observe la lente mais inquiétante mutation du disciple, année après année, l’accumulation de boîtes de thés religieusement alignées, les galettes empilées dans un ordre défiant tout logique, les accessoires dignes d’une panoplie d’étudiant en chirurgie raté. Bols, tasses, pinces, brosses se reproduisent telles des blattes dans leur nid. Pour les amateurs les plus atteints, le rituel prend une dimension quasi-mystique. Plus rien ne compte, l’instant du thé mérite respect et calme à tout prix. Le geste se veut noble et précis, la disposition des ustensiles savante et pensée dans ses moindres détails.
L’homo-ridiculus-occidentalus aura peu d’occasions au cours de son existence d’atteindre un tel niveau de ridicule. C’est pourquoi, il soigne si fort sa pratique du thé et s’y consacre avec une grande vigueur financière. Il se dépasse, repousse ses limites, y soumet son temps, son énergie et ses économies.
L’homme, celui de sexe masculin, celui que l’on dit « fort », a tellement besoin d’être rassuré sur ses performances, ses qualités, son savoir, qu’il pousse souvent loin la notion de loisir, de distraction. Il manque de réserve, du caractère rationnel et détaché des choses de sa compagne. Sa perception du temps et de l’espace fait de lui un petit animal condamné à pédaler toujours plus vite, toujours plus fort dans sa roue des plaisirs. Mais le thé est un moindre mal, un vice qui a ses vertus. Alors…Mesdames, laissez-nous pédaler tant que la roue accepte de tourner.

31 juillet 2007


Sans peur et sans complexe.

Autant que les choses soient claires d'emblée: je ne suis pas fan de Pu Er cuit.

J'ai du mal avec le côté cuir de babouches mal rincé.

J'en achète donc rarement mais c'est avec curiosité et reconnaissance que j'ai parfois l'occasion d'en goûter notamment chez l'Ami Christophe, qui, plus aventureux que moi, en a vu circuler quelques uns. Un jour de l'hiver dernier, j'ai donc été mis en contact avec la galette CNNP 2000 de chez Tea Masters. Je concède qu'après tous les cuits dégueulasses que j'avais essayés auparavant, celui-ci m'a laissé songeur. Pour une fois, cela semblait tenir la route. J'ai donc acheté quelques briques, histoire de ne pas mourir idiot et de laisser sa chance à cette référence peu onéreuse (mois de 19 euros pour 250g). Comme je ne suis pas amateur de sports violents, j'ai dosé sobre: 4g pour une théière taiwanaise de cl (ma ronde).

J'ai rincé deux fois les feuilles (c'est peu ragoûtant, les cuits à sec) et attaqué la dégustation.

Je dois dire que les 3 premières infusions m'ont un peu écoeuré. C'est fruité, plutôt tendance pruneau, miellé, façon miel sombre de chataîgner et un peu salé à la façon du vrac 24 de 1998 de la M3T mais en plus "punchy". J'ai laissé tout ça de côté puis, après quelques heures, je suis revenu pour une série de 5 infusions qui m'ont parues nettement mieux équilibrées. Bon, ça reste du cuit. Faut pas aller chercher le raffinement ou la complexité de nos stars crues. Mais... ce n'est pas mal du tout si l'on accepte la caractère franchement couillu de cette recette.

Je pense que j'opèrerai différemment la prochaine fois, compte tenu de mes préférences: 3g en théière, d'autant que les taiwanaises n'arrondissent pas les angles ou 2g en zhong.

En résumé: du grand ordinaire réussi que d'aucuns choisiront pour une consommation courante.






28 juillet 2007



Poursuivi !




Ok, pour Vienne, j'avais triché.

J'étais parti avec du thé et même si je n'en ai pas fait beaucoup, le cordon n'était pas tout à fait coupé.

Pour mon départ en Loire-Atlantique, j'ai appliqué un sevrage sévère: pas une goutte de thé !

Le retour n'en est que plus agréable avec notamment l'arrivée d'une grosse commande chez Stéphane "Tea Masters".

Mais, le spectre du thé n'est jamais loin. Il n'y a qu'à regarder la photo ci-dessus prise à La Baule sur le marché.

Rien à faire, on ne peut pas être tranquille un instant !

Courage à ceux qui comme moi sont de retour.

Bonnes vacances aux autres.

18 juillet 2007


Dégustation du jour: Rou Gui n°3 de Taiwan

Ce thé m'a été conseillé par l'indispensable Gilles de la M3T.

Je cherchais quelque chose de différent de mes repères habituels.
Cette "spécialité" m'a vraiment dérouté et fasciné à la fois.
Feuille de tomate, rhubarbe, rose, miel léger et sucre blond sont les notes relevées lors de mes dégustations.
Et surtout, l'infusion est tout en transparence en dépit d'une belle densité. Pureté, pureté !
Ce thé s'accomode d'à peu près tous les traitements: théière pour davantage de plénitude, zhong pour une analyse poussée ou la recherche de limpidité, infusions courtes ou longues, chargées ou peu en thé, liqueur chaude, tiède ou même froide.
A chaque expérience, un résultat différent et intéressant.
J'ai personnellement apprécié un dosage à 4g en zhong ou 5/6g en Yixing de 14,8 cl.
Vous noterez une belle évolution des parfums dans la tasse à sentir ou sous le couvercle du zhong.
Ca déroule comme avec d'autres prestigieuses références comme un Bai hao 2 ou un Da Hong Pao 4.
J'aime bien les thés qui mettent scène successivement les différentes composantes olfactives. C'est un peu comme lorsque les acteurs de théâtre ou les chanteurs d'un opéra viennent saluer à la fin d'un spectacle. Il y a un temps pour honorer chacun d'entre eux.
Si vous cherchez un thé à part, à mi-chemin entre les thés fleuris et les thés plus fermentés, celui-ci devrait vous intéresser, d'autant qu'il est abordable (comptez 25 euros sur place ou 55 euros les 100g).

17 juillet 2007





De retour de Vienne, il me tarde de déguster tous azimuts !



La tête encore pleine de souvenirs, je passe en revue les bons moments de vie passés dans cette ville miracle.




Le charme des ruelles où le calme est souverain.












Les avances de la capitale autrichienne sont à peine dissimulées et oublier Paris pour quelques jours devient délicieux.









Celles-ci ne sont rien que pour toi, Michel:











Entre deux visites de palais, le temps s'arrête dans la fraîcheur d'un café typiquement viennois.



Ci-dessous, le Café Central, retrouvé avec plaisir et par chance pile en face de l'hôtel.



Quel plus vénérable QG espérer ?




Mais, le soir venu, lorsque la crème fouettée est rangée et que la ville s'encanaille, les cafés prennent des teintes et reflets plus suggestifs...










Plus tard encore, lorsque les jambes peinent à porter les restes du touriste conquérant, il est temps de retrouver l'ambiance feutrée de l'hôtel pour une dégustation de thé vert.









Comme Bejita, je cède à la vogue des autoportraits.




Comment ça, de la triche ?












Un peu d'énergie retrouvée, le bar nous tend les bras pour des breuvages plus ... adultes ?









Voilà, c'était juste une petite promenade que je voulais vous faire partager.






A l'Ouest, du nouveau...


Notre sympathique Sacha m'a très gentiment adressé des échantillons de thés qu'il pratiquait chez Camellia Synensis avant de partir à l'aventure dans le grand Ouest.

Parmi ces références, figurait un remarquable wulong répondant au doux nom de Shan Linhsi. Ce bleu-vert de Taiwan est une merveille de légèreté et de délicatesse parfaitement de saison.

Herbe fraîche, une touche de vanille et surtout un étonnant nez de queue de cerise.
Mais n'allez pas croire que cela manque de fond. Il y a de la matière, un rendu huileux à souhait mais sans lourdeur.

Je vous renvoie à la fiche descriptive très bien réalisée du site:


Vivement recommandé d'autant que parfaitement abordable.

02 juillet 2007





Chers Tous,




Il est temps pour moi de me retirer à Vienne pour une semaine de repos. C'est avec une grande joie que je retrouverai pour la 3ème fois cette ville que j'affectionne particulièrement. Vous trouverez ci-contre un cliché pris au Café Central, vieille institution où il fait toujours bon se rafraîchir après une journée de promenade sous le soleil.


J'emporte avec moi un thé vert (Zhu Yé Quing) tout frais de la M3T, un Dan Cong (Mi Lan Xiang 5) et peut-être un Pu Er léger (quelques feuilles de briquette Mengku pourraient faire l'affaire) ainsi qu'un zhong. Le concierge de l'hôtel est prévenu qu'une bouilloire serait la bienvenue dans la chambre. Je ne bouderai pas pour autant le vin blanc, spécialité de la région et le schnaps à la pomme que l'on peut déguster sous la tonnelle des Heuriger.


Mais la boisson numéro 1 lorsque l'on visite Vienne reste le chocolat, mit schlag, bitte !
Le journal du jour, un chocolat et peut-être un quatuor de Mozart, avec pour seule mission de regarder les calèches battre le pavé.

Comme nous l'avions évoqué il y a quelques temps, cette escapade sera l'occasion de faire monter le (relatif ) manque de thé, d'interrompre le rituel du Gong Fu Cha, sans toutefois couper totalement le lien. Je souhaite de bonnes vacances à ceux qui en prendront et du courage aux autres.

Je serai de retour dans huit jours puis repartirai pour une seconde destination dont je vous reparlerai.

27 juin 2007


J'ai goûté ce thé à plusieurs reprises depuis sa livraison.
Hier, j'ai dégusté à nouveau cette référence et considéré qu'elle avait suffisamment reposé chez moi pour pouvoir vous en parler.
C'est l'archétype du Pu Er cuit. C'est sucré, très boisé, iodé, presque salé, persistant mais aussi long en bouche. Un sentiment personnel: à mi-chemin entre la sauce soja et le viandox avec une pointe d'eau de mer et de tourbe. C'est pas mal. Plutôt plaisant sur le coup. Ca tient bien les infusions... plus qu'on ne l'aurait souhaité. Au moins, on est loin des cuits sans personnalité.
Je dédie cette dégustation à tous les amateurs de Pu Er raffinés, à tous ceux qui se privent, économisent pour déguster de belles choses, à tous les esthètes où qu'ils se trouvent.

24 juin 2007



Rien de tel qu'un dimanche au calme pour déguster un thé du Rocher, en l'occurence un Da Hong Pao 4. Dosé à 7g en théière yixing de 16,2 cl, ce thé puissant mais délicat est une invitation à la gourmandise. Les notes toastée, patissières caractéristiques de cette famille de thés sont bien présentes. Un sentiment de financiers sortant du four. Vanille, épices, mais aussi un parfum floral, sucré, de cire. Un arrière goût végétal enfin, à la manière de certaines courges. Au fil des infusions, la bouche perd un peu de sa grande force et laisse place à une saveur de confiture de poire, de coing, de pain grillé, de pâte d'amande plus apaisée.



Les infusions se succèdent sans chute brutale de précision, de matière. Il faut connaître un tel thé, un thé de sensations physiques, qui interagit avec le corps du dégustateur. Le souffle, l'énergie, le sentiment de satiété en sont affectés. La variété des Rocher est très nourrissante mais paradoxalement me déclenche d'intenses fringales quelques heures plus tard.


Il faut se frotter au Da hong Pao 3 pour comprendre que l'on peut aller encore beaucoup plus loin dans le raffinement et toucher du doigt une sorte de perfection dans la riche famille des Wulong. Hélas, le cap à franchir se paie. Mais il faut s'offrir au moins une fois le voyage pour comprendre toute la richesse de cette famille.

La dégustation est à présent terminée. La théière a oeuvré avec talent et l'expérience de nombreuses années. Elle a permis de sonder les arcanes du thé, notamment grâce à sa faculté de conserver une très haute température durant les infusions, même les plus longues.

20 juin 2007

Histoire d'une dégustation exemplaire.

Notre expérience des maisons de thé sérieuses et des aléas du Net nous invitent depuis plusieurs mois à la prudence et à acheter parcimonieusement dans l'espoir de bonnes pioches.
L'annonce de Scott était alléchante. Pur Ban Zhang 2006 et non un vulgaire blend à 10 ou 20%, une grande douceur, des arômes pénétrants, etc...
Notons qu'il s'agit d'un produit relativement cher pour de l'import en "loucedé" sans les frais d'une boutique en ville puisque cette briquette de 90 g coûte 15,50 $.
Passons aux commentaires de dégustation.
"The same procedure as every year, James": 2g/zhong infusions de 30" à 1'.
Dès le rinçage des feuilles, j'ai eu le sentiment que la page était tournée, celle des rince boyaux que l'on déguste en grimaçant et en se disant: "beuark ! y du potentiel, ce sera au top dans 47 ans et 3 mois!". Non, là on est dans un registre qui évoque déjà les mouvements lents des symphonies de Bruckner. Pardon, je divague. C'est fruité (abricot, pêche, papaye, lychee), pure comme du cristal, très complexe, d'une longueur en bouche interminable, l'amertume est presque impalpable mais donne assez de relief à ce thé très orchestré et homogène. Et même si l'on n'a pas le gras d'une galette 45 par exemple, on n’est pas loin en dessous à mon goût. L'un des deux ou trois plus beaux Pu Er jeunes qu'il m'ait été donné de déguster.

13 juin 2007




Maîtriser les éléments est une quête dangereuse et source de déceptions. Pauvres mortels que nous sommes, condamnés à accepter les lois de Dame Nature. Le dégustateur doit se contenter de surveiller les caprices du ciel, en profiter parfois, offrir un bol d'air humide, toutes fenêtres ouvertes à ses précieux Pu Er; s'en protéger en d'autres circonstances, occulter la lumière, fuir la sècheresse et le froid. Mais que penser d'une telle ambition sur une période se mesurant en années... Si facile à relever était le défi sur quelques mois, si périlleuse et inaccessible semble l'épreuve sur une, deux décennies.
Les changements qui accompagneront la vie du dégustateur, les déménagements, les odeurs et autres bouleversements qui émailleront les conditions de stockage des précieuses feuilles seront autant de points d'interrogation à l'ombre desquels il faudra apprendre à évoluer. Alors, mesurons, mesurez le poids du temps qui va s'écouler avant que vos thés ne puissent se révéler à votre palais. Et qui sait... puisse votre patience être récompensée.

09 juin 2007

Prendre le temps de soigner les théières.
Les remercier pour leur office, leur capacité à rendre et même magnifier les précieuses infusions. Savoir les choyer. Absorber l’eau de débordement qui se dépose sur le pourtour du couvercle et sous le bec afin d’éviter la formation d’un dépôt. Appliquer le pinceau sur les flancs de la théière, absorber l’eau qui pourrait stagner sous son corps. L’ébouillanter après la dégustation afin que l’humidité s’évapore rapidement puis brosser à chaud pour lisser, uniformiser les huiles essentielles qui auront transpiré et éliminer les dépôts de surface. Puis, retourner la théières et la laisser sécher en permettant à l’air de passer dessous pendant une journée entière afin d’obtenir un séchage complet.
Je ne suis pas de ceux qui pensent que la théière importe peu, qu’elle ne se bonifie que modérément. J’ai vécu pendant de nombreuses années avec mes théières, je les ai observées, écoutées. J’ai fait toutes sortes de tests, de comparaisons. Je les ai vu grandir, prendre de l’assurance. J’ai étudié leurs limites, leurs forces. J’ai appris les talents de chacune d’entre elles, les tâches dans lesquelles elles excellaient. Oui, une théière de potier se bonifie avec le temps et se culotte. Oui, elle donne à l’infusion la rondeur, l’homogénéité et l’orchestration nécessaires. Oui, elle conserve la chaleur nécessaire aux infusions les plus longues, ce que ne sait pas faire le zhong. Telle théière taiwanaise permettra l’analyse des composantes aromatiques d’un Wulong ou d’un pu Er. Telle Yixing ancienne guidera le dégustateur jusque dans les arcanes de tel Pu Er ou de tel Wulong de prestige. La forme de la théière facilitera les manipulations : une théière haute sera mieux adaptée à un Rocher ou à un Dan Cong aux longues feuilles, une théière basse et évasée offrira l’espace nécessaire à un Tie Guan Yin aux feuilles roulées en boules. Et puis, enfin lors de l’acquisition, se produira souvent l’inexplicable, cette étincelle qui fait choisir à la théière son maître, plutôt que l’inverse. Pour une couleur, une forme, un grain de peau, un volume, une origine, une originalité, l’évidence s’imposera au dégustateur, coûte que coûte.

03 juin 2007




Journée de rangement !




Galettes, briques, carrés, cubes, boîtes, vracs, papiers, théières, plateau, bols, tasses, pinceaux, au secours !

De l'ordre !

Le dégustateur qui ne veut pas vieillir seul doit s'astreindre à un minimum de discipline et un maximum sera copieusement apprécié.

Ce lumineux dimanche de printemps a donc été consacré à un ordonnancement rigoureux. Vérification du stock, descente à la cave des jeunes Pu Er crus et des cuits qui ne donnent pas envie.










Mise en jarre et en boîte des stars du moment, alignement des boîtes, repos des yeux de l'esprit.

Quoi de plus satisfaisant qu'une dégustation d'un vieux thé blanc au jasmin oublié depuis huit mois et encore tout à fait digne. Comme une récompense après une heure de travail appliqué.

02 juin 2007


Vague surréaliste

N’avez–vous jamais eu le sentiment que la réalité vous échappait, que vous viviez les évènements dans un univers parallèle, que la réalité était si déconnectée de la norme qu’elle en devenait à peine croyable ?

Ces instants peuvent inquiéter, donner le sentiment que l’on ne maîtrise plus rien mais également inspirer confiance, laisser penser que l’aventure de la vie laisse réserve encore quelques surprises.

Hier, par exemple, lorsque de retour du bureau, je me prépare, en guise d’apéritif un Mi Lan Xiang 5 en écoutant le second trio de Schubert, et que je laisse venir calmement et seul, le sentiment du week-end, tentant de relâcher mes mécanismes de veille, les sentinelles qui oeuvrent à laisser émerger en permanence les arrêtes les plus saillantes des soucis du quotidien. Je suis bien, presque détendu, uniquement occupé à puiser dans le couvercle renversé de mon zhong les parfums les plus délicats.

L’œuvre s’achève et appelle un bref silence de remerciement.

Puis, j’allume la radio et replonge dans la réalité mais curieusement pas dans celle qui nous rattrape toujours, non, plutôt dans une espèce de palier de décompression encore baigné de surréalisme.
J’apprends que la cousine de Ségolène Royal est élue Front National (premier choc) et vient de s’enchaîner (second choc) pour la nuit à un pied de vigne afin de militer pour la cause des viticulteurs.
Il me reste à renverser la tête en arrière, relancer la bouilloire pour la prochaine infusion et me dire que la vie est formidable.


27 mai 2007


Je profite de ce dimanche calme et reposant pour descendre à la cave et explorer mon stock de Pu Er en quête de quelque découverte et de bonnes surprises. Au rang de celles-ci, figure ce carré de la CNNP millésime 2004 que j'avais acheté en nombre sans l'avoir goûté pour l'instant.
Je m'attendais à devoir affronter la face nord de l'univers des Pu Er crus et pourtant, un assez bonne surprise m'attendait au détour de cette dégustation. Une infusion jaune d'or, une bouche légère avec juste ce qu'il faut de gras. Une belle complexité, une amertume discrète, un fruité élégant, un nez de noisette grillée, enfin un après goût de noix. Une certaine réserve d'ensemble plutôt rassurante. A attendre sereinement.

23 mai 2007


Initiation.
Toute activité, qu’elle soit professionnelle ou privée, requiert un apprentissage, une formation, une transmission progressive d’un savoir et une remise en cause permanente de l’acquis.
Je souhaiterais initier un ami au thé et plus précisément au Pu Er.
Il me semble important de marquer l’esprit dès la première expérience et tenter de déclencher ainsi l’amorce d’une éventuelle passion.
Le choix d’un premier thé peut donc avoir un rôle important dans la réussite de cette entreprise.
Je souhaiterais savoir quel thé vous recommanderiez à un débutant.
Puis dans un deuxième temps, quelles sont, selon vous, les étapes importantes sur la route des Pu Er et des wulong (thés, pratiques...).
Je précise que je vais lui confier un zhong dans un premier temps.

19 mai 2007

La sensibilité à la chaleur éloigne certains d'entre nous de l'usage du zhong pour les wulong et les Pu Er. C'est bien regrettable car la précision de cet instrument pour les Pu Er jeunes et les wulong me semble sans rivale. Une technique éprouvée et un remplissage précis du zhong permet toutefois d'éviter le pire. Vous pourrez consulter, à cet effet, la leçon vidéo de Maître Christophe sur son blog.
En pratique, même en veillant à ne pas trop remplir le zhong et en le tenant par les bords les plus éloignées, on arrive à se brûler surtout lorsque l'infusion a duré plusieurs dizaine de secondes et que la porcelaine est bien chaude.
Reste la solution d'utiliser un zhong à bords larges et évasés comme celui qui figure au second plan de ma photo. Il est un peu plus grand que le modèle de la Maison des Trois Thés au premier plan. Les deux sont très fins et montent très vite en température. Le raffinement du zhong de la M3T est certes plus évident, il s'agit à coup sûr un instrument de grande précision mais celui provenant de Yunnan Sourcing au second plan a pour lui un argument de poids: il coûte 3,80$ et ne se transforme pas en instrument de torture pour les utilisateurs les plus sensibles à la chaleur.

16 mai 2007


Après cinq années aux affaires, ma bouilloire électrique a rendu l’âme. L’intérim a été assuré par ma bouilloire en terre de la Maison des Trois Thés, conformément à la législation. Aujourd’hui à 11 heures, selon le protocole en vigueur, la nouvelle bouilloire élue prendra ses fonctions.
Les témoins autorisés dresseront rapidement un bilan de ce quinquennat passé : ils loueront la rapidité d’action de ma bouilloire sortante, son sens des responsabilités, sa prise de position tranchée dans l’affaire du vrai faux Pu Er du Net.
La bouilloire élue choisit de placer son mandant sous le signe de la rupture : la capacité à choisir des températures intermédiaires, le maintien de la température, la politique de silence de fonctionnement. Des choix audacieux qui placeront l’ère future sous le signe d’un profond renouveau. L’expérience du quotidien nous apprendra si ces orientations peuvent témoigner d’un nouvel élan positif.
Mes Chers Compatriotes : Vive l’eau bouillie, vive le thé, vive la France !

11 mai 2007




Savoir goûter le manque.
Dans tout apprentissage d’une passion, il est important de jauger le niveau atteint par des privations passagères.
Je m’absente trois jours de Paname et de ses thés envoûtants.
Je n’emporte rien pour mieux apprécier la rupture.
Je vais demeurer à l’écoute de mon corps de ses requêtes pour mieux le servir à mon retour.
Cette retraite des sens aidera à purger les souvenirs récents de dégustation.
Puis, à mon retour, je disposerai de quelques jours de congés pour replonger intensément dans les plaisirs du thé.
Une renaissance nécessaire.

10 mai 2007


Zhi Lan Xiang 1

Dernière de mes découvertes dans le monde des Dan Cong. Symbole fort d'un équilibre presque

parfait. Sorte de quadrature du cercle. Un nez de fruit d'été (abricot, pêche, poire et même des notes de fruits rouges) mais également des notes patissières, de crème d'amande d'une grande subtilité. Peut-être le wulong le plus difficile à décrire qui m'ait été donné de goûter. Une infusion jaune pale qui cache ses richesses. Au fil des infusions, un parfum de cuisson de confiture de citron me parviendra. Et toujours une mâche, une profondeur, une présence qui sont la marque des très beaux thés.

09 mai 2007





Chers Tous,


Comment comprendre l'univers complexe et tellement riche du thé sans quelques rudiments de chinois en poche.

J'ai donc décidé de vous offrir votre première leçon de chinois.

Rémi ?!? La fiche, s'il te plait !


1) That's not right....................... Sum Ting Wong

2) Are you harboring a fugitive? ...... Hu Yu Hai Ding

3) See me ASAP.......................... Kum Hia Nao

4) Stupid Man............................. Dum Fuk

5) Small Horse............................. Tai Ni Po Ni

6) Did you go to the Beach? ............ Wai Yu So Tan

7) I bumped into a coffee table........ Ai Bang Mai Fa Kin Ni

8) I think you need a face lift........... Chin Tu Fat

9) It's very dark in here................... Wao So Dim

10) I thought you were on a diet.... ....Wai Yu Mun Ching
11) This is a tow away zone.............. No Pah King

12) Our meeting is next week........... Wai Yu Kum Nao

13) Staying out of sight................... Lei Ying Lo

14) He's cleaning his automobile.......... Wa Shing Ka

15) Your body odor is offensive........... Yu Stin Ki Pu

16) Great.................................... Fa Kin Su Pah

Cette leçon est en cours de traduction pour les classes de francophones.

Bon travail !

De rien...


22 avril 2007


A la recherche d'un sentiment estival propre à célebrer l'arrivée des beaux jours, je me lance dans l'exploration d'une famille de thés vantée pour sa richesse et sa délicatesse: les Dan Cong.

Les premiers à passer ma porte sont les Mi Lan Xiang 3 et 5. Dans les deux cas, nous avons à faire à de très beaux thés. Le premier bien que plus simple offre sa vivacité, son opulence, une spontanéité sur des notes de mangue fraîche. Un délice !



Le second, en grand seigneur, présente une très louable complexité, une variété de parfums de fruits frais d'été: mangue toujours mais aussi pêche et peut-être aussi un soupçon de sirop maison de fraises, comme un appel à de lointains souvenirs d'enfance.