23 février 2009






















Poésie figée dans la terre.

Comment décide-t-on de graver dans la terre un poème, comment choisit-on une théière plutôt qu'une autre pour laisser un message ...

Faut-il honorer les éléments constitutifs de la dégustation, l'eau, le thé, le dégustateur.

Je n'ai aucune connaissance du sujet. Aucune expérience. Juste quelques caractères sur ma sorcière laissés pour aider à libérer l'esprit, le temps de quelques feuilles.

Le précédent propriétaire n'avait pu me livrer le message.

Alors, j'ai sonné à quelques portes, pour arriver à une réponse, confiée approximative mais début d'une réponse.

(Le traducteur n'est pas francophone)

"I try to decipher the meaning of those words. I am not sure if they have been perfectly translated but I try my best!

Basically the words are grouped into 2 phrases, starting from the rightmost column. They can be translated as:

This is a poem composed by the old man who dwelled in an heavenly, cliffy mountaineous area. (just to describe how free and noble a life that the old man is having!)

Let's share the best tea ever together. (雨前茶 means the tea made from tea leaves harvested in a period between Ching Ming Festival and 穀雨 [the day in the luna calendar that rain is expected to flourish the vegetations] in spring. 雨前茶 is supposed to be in good quality because the tea leaves are collected new and they have just sprouted!)"



22 février 2009






















Monstres sacrés volume 2

S'il ne devait rester qu'un Pu Er dans ma collection, ce serait certainement la galette n°13 de 1984.

Je l'ai réellement découverte assez tardivement, il y a 3 ans.

J'ai pu en acquérir 2 par chance alors qu'elle sortait de la carte.

Longtemps vantée par l'ami Gilles, elle a mis du temps à se présenter à moi.

Il faut avoir essayé au moins une fois ce velouté, cette mâche onctueuse si souple.

Le caractère est très homogène avec une pointe de verdeur qui pourrait rappeler le carré de 1980 avec davantage de classe, un geste plus noble.

Ce thé est l'expression de l'harmonie, tout est parfaitement orchestré, si bien qu'il est bien difficile de décrire un tel équilibre. La longueur en bouche est exemplaire, sans brutalité, comme le souvenir encore frais d'un baiser tendre.

Tout s'impose au dégustateur qui subit le délice sans pouvoir intervenir, comme une onde de plaisir qui laisse sans volonté ou désir d'agir.

La bouche est fraîche, mentholée, la noix et la chataîgne ne sont pas loin.

La liqueur est expressive, dense mais jamais lourde.
Comme une grande Dame que rien ne saurait perturber.

L'ultime marche avant le royaume des seigneurs ?





20 février 2009

Ne nous plaignons pas...

Demain, samedi ou peut-être dimanche, irai-je à la Maison des Trois Thés en prenant mon métro ou le bus.

Ce n'est pas très pratique de chez moi ou de mes endroits de promenade habituels; il faut faire un changement.

Mais comment me plaindre en comparaison avec nos amis de province, Belgique, de Suisse, d'Italie et d'ailleurs qui doivent prendre un avion, un train à grande vitesse ou leur auto.

Et encore... il y a des voyages pour boire une tasse de thé qui méritent le respect bien davantage encore.

Jugez plutôt en regardant les photos que vient de me transmettre Antonio:









16 février 2009
























Vade retro !

Et si l’on cherchait à désapprendre pour mieux approfondir l’étude des thés ?

Il y a déjà plusieurs années que cette idée me trotte dans la tête.
Pourquoi ne pas tenter l’expérience du « blending ».
Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de renier la recherche de pureté et le respect du terroir mais il faut bien considérer que nombreuses galettes de Pu Er sont déjà des blend et pas seulement les tâcherons.


Tenez, cette jolie galette n°57 de 2008, n’est-elle pas le blend de deux récoltes ?
Pourquoi ne pas aller encore plus loin et essayer d’unir les forces de différentes familles de thés ?


Imaginez un sheng un peu doux avec une finale sur le fruit frais exotique apportée par un peu de Dan Cong.
Un vigoureux carré 4 aux notes miellées procurées par quelques feuilles de beauté Académique 2.


Un univers sans limites s’ouvrirait à nos papilles, peut-être déjà exploré par certains d’entre vous.

Je vais faire quelques expériences pour voir si cela représente une perte de temps ou si, au contraire, le diable a mis le pied dans l’entrebâillement de la porte…

12 février 2009




Menu dégustation,

Comme les prémices d'un printemps dévotement espéré, quelques rayons de soleil ont honoré ma dégustation il y a quelques jours.
Alors, pris d'un enthousiasme soudain, j'ai enchaîné les belles choses.
Ba Yé Dan Cong 4, Tié Guan Yin 9, carré 85 n°4.
Il faut parfois savoir étaler les joujoux, s'amuser avec, regarder la lumière danser autour et capter la magie de l'instant.
Puis une chose qui me venait rarement en tête auparavant a rejailli : l'idée d'un menu avec plusieurs "courses" comme on dit de l'autre côté de la Manche.
Pourquoi ne pas penser une dégustation comme un repas ?
Prendre une entrée, un plat principal et un dessert.
Certes, cela demande du temps et de la vessie mais l'idée qu'un gong fu cha puisse se soigner comme un art de la table me séduit.
Il faut alors penser les accords, trouver des successions naturelles, ne pas gâcher un thé par le souvenir du précédent.
Un petit exercice intéressant qui apprend sur la personnalité de chaque thé, sa façon de marquer son emprunte et d'accueillir le suivant.
Pourquoi pas…